1.[z-qhx] (H) [qhx] (H) [xhds] (H) [stls] (H) [tacs] (H) [db] (H) [gfv] (H) [news] (H) [TdDcNq] [H] - 2.DOWNLOAD TaiLieu - 3. VUOT TUONG LUA - 4.[Chu Viet] - 5.[Audio] 6.[SuThat] - 7.[Thu doan cs d/v Ton giao] (10.H_mt) (11.H_qh)

lundi 21 mai 2007

Sacha SHER, Le parcours politique des "Khmers rouges" (1945-1975 ...)

CONCLUSION

Pour Pol Pot, Ieng Sary, Son Sen, Khieu Samphan et d’autres, le sentiment de révolte anticolonialiste ou antimonarchique a pu naître avant leur arrivée en France, mais l’adhésion à une théorie révolutionnaire prévoyant que la dictature des masses ne soit « pas limitée par la loi » (Lénine) [1] naquit à Paris, au contact des milieux étudiants communistes français et indochinois, et non de leurs professeurs des universités françaises. Nuon Chea, lui, fut probablement familiarisé avec les textes sur le socialisme et le communisme en adhérant au P.C. Thaïlandais avant de participer au maquis Issarak en 1951. Ce qu’ils lurent leur fournit une grille d’explication des souffrances du monde et des injustices de la société en termes d’exploitation, d’impérialisme et de lutte des classes. Cette grille leur parut conforme à la réalité sociale cambodgienne. Avant même de prendre le maquis et d’être en contact avec les communistes vietnamiens ou la Ligue de l’Indépendance du Vietnam (le Vietminh) dans la guerre patriotique et idéologique qui l’opposait à la France, c’est à Paris que le noyau dur des communistes ou des « progressistes » khmers fut familiarisé avec les bases du centralisme démocratique, avec l’autocritique, l’anti-intellectualisme, les théories économiques et les leçons révolutionnaires de Lénine, Staline, Hô Chi Minh et Mao, ainsi qu’avec les purges sanglantes mais politiquement justifiées de la Révolution Française et des Républiques Soviétiques russes et chinoises. La conviction naquit alors de devoir se munir d’armes pour prendre le pouvoir sur le dominateur colonial ou royal, et d’exercer la résistance à la fois contre les « ennemis de classe » et les traîtres et espions infiltrés dans le Parti. Avant de rentrer au Cambodge, ils avaient acquis la conviction que les compromis avec la monarchie, même constitutionnelle seraient difficiles, et que des changements profonds nécessiteraient le recours à la force révolutionnaire lorsque la conjoncture la rendrait possible. Les véritables communistes avaient conscience que la révolution ne serait pas un dîner de gala (Mao), qu’elle comportait des risques d’emprisonnements et d’attentats, et se préparaient à une lutte tenace, faite de privations et de déracinement, qui permettrait néanmoins d’accroître par la pratique la connaissance des lois révolutionnaires (selon Liu Shaoqi). Ils ne doutaient pas non plus que l’éveil de la conscience politique des masses se ferait lentement et passerait par sa participation à des organisations de masse et autres courroies de transmission. La révolution ne pouvait être menée que par une minorité, un détachement des classes laborieuses, ce qu’était censé être le Parti.
D’autres dirigeants du Parti Communiste du Kampuchéa (le Pak Kommuyni Kampuchea qui se dissimulait derrière l’Angkar loeu), tels Ta Mok, Sao Phim, Ros Nhim, et Vorn Vet, vinrent au communisme en prenant les armes contre les colons français aux côtés du Vietminh.
Ceux qui firent leurs études en France n’étaient pas, au regard des critères cambodgiens de l’époque, des semi-intellectuels aux ambitions professionnelles frustrées. Leur esprit de vengeance contre les mandarins et leur esprit de vigilance contre les bourgeois trouve leurs racines dans leur perception de la lutte des classes plutôt que dans des frustrations sociales ou des rancœurs personnelles. En dehors de quelques combattants et cadres clandestins de vieille date qui étaient issus du peuple (Ta Mok, Sao Phim), la majorité d’entre eux étaient des intellectuels d’extraction essentiellement bourgeoise, parfois provinciale (Ros Nhim disait venir d’une famille de riches de Battambang, à moins qu’il ne s’agisse d’une de ses vantardises [2]), dont le talent avait été reconnu, pour quelques uns d’entre eux et de manière superficielle, par le pouvoir traditionnel.
Pol Pot avait choisi de partir pour le maquis avant même de rentrer au Cambodge. Lui et Ieng Sary menèrent ensuite de front activités politiques et carrière d’enseignant, dans la mesure laissée par leur absence de titres universitaires. Son Sen, qui ne semble pas avoir obtenu sa licence de philosophie à la Sorbonne, réussit à devenir professeur au prestigieux lycée Sisowath puis directeur d’études de l’Institut National Pédagogique. Leur départ pour le maquis en 1963-1964 eut pour cause les soupçons grandissants de la police concernant leur engagement politique subversif. Les intellectuels diplômés et « progressistes » Hou Yuon, Hu Nim, et Khieu Samphan, avant d’être menacés par la police en 1967, avaient été accueillis à bras ouverts dans les cabinets de Sihanouk, dans le but non avoué de les éprouver au moyen de postes « lucratifs », ce qui se révéla sans effet. Les rares dirigeants passés par la prison, Non Suon, Chou Chet, Khieu Samphan, et Cheng An, s’étaient engagés dans des partis communistes bien avant leur détention. En fait, la répression politique, moins féroce et aveugle qu’au Sud-Vietnam jusqu’en 1966, avait épargné les principaux responsables clandestins du P.C.K., tout en provoquant la révolte de bien des étudiants et des intellectuels contre l’absolutisme de Sihanouk. Les démocrates étaient également exposés à l’ire du souverain ou du chef d’Etat. Ils avaient vainement continué la lutte armée après l’acquisition de l’indépendance et tenté quelques coups d’Etat. Les communistes, d’abord alliés aux démocrates de gauche en 1955, finirent par les prendre de haut comme des représentants de la bourgeoisie et d’un réformisme qu’ils avaient d’abord partagé dans leur jeunesse, mais qui ne recelait plus pour eux la moindre goutte de conscience politique.
Les rudiments de l’organisation clandestine, du respect du secret, du ralliement le plus large de la population, furent acquis auprès des Vietnamiens. Après 1954, le Parti souffrit d’une absence de dimension, de moyens et de soutien extérieur. Sa contribution à l’exercice politique n’était qu’indirecte et marginale, sa marge d’expression et d’opposition paralysée par l’habileté rhétorique et la surveillance de Sihanouk, si bien qu’il dut diversifier son travail politique en comptant sur ses seules forces.
Ce travail reçut une marque d’attention des grands frères vietnamiens et chinois lorsque Pol Pot passa plusieurs mois à Hanoi et Pékin en 1965 et 1966. Le chef du Parti garda un souvenir enthousiaste de son séjour en Chine. Des marques profondes de respect avaient sans doute été échangées entre camarades présentant des vues communes sur les plans économique, social, écologique, et culturel. Pol Pot fut sans doute fasciné par l’égalitarisme, le communautarisme et l’auto-suffisance développés qui avaient subsisté des communes populaires, à savoir le regroupement de la population par brigades de travail nombreuses. Les Chinois, cependant, ne prenaient plus leurs repas en commun. Ils n’avaient non plus jamais logé dans des dortoirs collectifs, hormis les enfants. Les autorités du Kampuchéa Démocratique (K.D.). se vantèrent d’avoir dépassé la Chine en supprimant partout l’alimentation familiale et la monnaie, sans pour autant se lancer dans la même industrialisation effrénée et factice des campagnes qui marqua le Grand Bond.
Jusqu’en 1970, le double jeu pratiqué par les deux grands frères les rendaient sourds aux demandes d’armes du P.C.K.. Les Chinois aidaient économiquement et militairement Sihanouk, et les Nord-Vietnamiens ne renvoyèrent certains cadres formés à Hanoi qu’en 1964, sans fournir non plus d’aide militaire avant 1970, afin de sauvegarder leur amitié avec un Sihanouk qui tolérait leur passage sur son territoire. Ce soutien timide des deux grands frères put favoriser, au sein du P.C.K., une tendance à l’indépendance et la conviction exprimée ultérieurement que les processus révolutionnaires chinois et vietnamien avaient été trop lents et trop peu avancés. Les chefs du P.C.K., épris de l’enthousiasme inconsidéré ou calculé qui pousse les révolutionnaires à être, dans un premier temps, impitoyables par pitié, et à déstructurer l’économie « capitaliste » et « bourgeoise » pour repartir sur de nouvelles bases, ne semblent pas avoir été clairement informés des leçons que leurs prédécesseurs avaient tiré de leurs accélérations vers plus d’égalitarisme et de collectivisme. Ils voulurent donc appliquer la pensée de Mao « avec créativité et succès », comme le concevait Pol Pot en voyage en Chine à la fin du mois de septembre 1977, autrement dit avec originalité et en jouant à fond sur les bienfaits supposés de la collectivisation [3].
Pour ce qui est de l’influence révolutionnaire russe, il semble que les dirigeants du P.C.K. aient eu une certaine admiration pour Lénine, peut-être parce que la rupture qu’il avait amorcée avec le capitalisme avant la N.E.P. avait été nette et annonciatrice de vastes horizons. Mais, faute d’avoir reçu la moindre aide de la part de l’URSS, ou part choix politique, le P.C.K. ne fut guère influencé par l’expérience soviétique post-stalinienne.
Le mouvement révolutionnaire, très minoritaire et hétérogène avant 1970, ne prit de l’ampleur qu’à l’épreuve des bombardements lancés par les Etats-Unis et le régime de Lon Nol. La direction devint plus aguerrie et plus déterminée à imposer une révolution qui ne se voulait probablement déjà pas un succédané. Un marxiste modéré tel que Hou Yuon n’avait pas sa place au Comité Central. Une collectivisation très achevée fut expérimentée en 1973-74 dans certaines parties du Nord, de l’Ouest et du Sud-Ouest mais rencontra des résistances et provoqua de graves pénuries, de graves désorganisations qui entraînèrent la fuite des paysans et imposèrent un retour aux repas en famille et à des structures collectives plus réduites. La base du mouvement était mue par des réflexes militaires plutôt que par des réflexions gestionnaires. L’ardeur de l’Angkar n’en fut apparemment pas refroidie. Il convenait, à mesure que la ligne révolutionnaire devenait plus profonde, que les ennemis de classe et autres éléments réfractaires au changement ou dangereux idéologiquement fussent punis, et certains membres du Parti qui peinaient à faire fonctionner la nouvelle ligne fussent écartés, mutés, expulsés ou éliminés. Comme on peut l’observer pour la Révolution Française le mal absolu résidait dans la perte de l’unanimité en faveur du changement [4]. Les nouveaux dirigeants, emballés en premier lieu par leur victoire sur les Américains et leurs alliés, après cinq ans de guerre dont un an et neuf mois sans intervention extérieure massive, et satisfaits par ailleurs des égards reçus de la part de la Chine, de la Corée du Nord, ou de pays non-alignés, renouèrent au bout d’un an avec un collectivisme total dont les anciens citadins furent les premiers à subir les frais ou à payer les pots cassés, tandis que les vétérans de la vie communautaire s’arrangeaient pour obtenir des passe-droits et des avantages qu’ils croyaient mériter après avoir subi les souffrances de la guerre prolongée.
ANNEXES

LEXIQUE
Comité de la ville de Phnom Penh (ou Comité du FUNK de Phnom Penh) : sa création est annoncée par Sihanouk le 24 mars 1972 sans en donner les fonctions. Derrière l’honorable figure du prince Norodom Phurissara, ses membres sont les vice-présidents Thiounn Thioeun et Khieu Ponnary, les autres membres Toch Phoeun, représentant des fonctionnaires civils, Phouk Chhay, représentant de la jeunesse et des étudiants, Nguon Eng représentant des travailleurs, et Ros Chethor représentant des écrivains et des journalistes. Ce comité dépendant du front et composé à des fins de propagande semble avoir été totalement fictif. Toch Phoeun, par exemple, n’a jamais cessé d’être employé au ministère de la propagande dans le Nord. Ledit Comité ne doit pas être confondu avec le réseau clandestin du Parti, qui était dirigé par Vorn Vet depuis Phnom Penh jusqu’en 1969, puis, via Sok, depuis son poste de secrétaire de la Zone spéciale autour d’Amleang, base communiste vietnamienne et cambodgienne pendant la guerre. Ce réseau clandestin s’occupait probablement de précipiter la chute de Phnom Penh ou d’organiser des attentats. Le comité clandestin fut démantelé en 1975, sous prétexte d’être infiltré par la CIA.
F.A.P.L.N.K. (Forces Armées Populaires de Libération Nationale Khmères) : Armée du FUNK. Créées sans doute à l’image des Forces Armées Populaires de Libération du Sud-Vietnam, elles représentent de manière croissante l’organisation armée « khmère rouge » entre 1970 et 1975, et comportent, selon l’annonce effectuée par Sihanouk le 24 mars 1972, trois directions : le département militaire de l’armée avec Soluto Sor (on reconnaîtra Saloth Sar) comme chef et So Vanna (pseudonyme de Sao Phim) comme adjoint, le département politique de l’armée dirigé par Nuon Chea, et le département du matériel militaire avec à sa tête Thieun Chhith (pour Ta Mok). Enfin, Son Sen y est signalé comme le chef de l’état-major général [5]. En 1975, le Comité militaire naitonal comportait Khieu Samphan comme commandant-en-chef, Son Sen comme chef d’état-major et Nuon Chea comme commissaire politique [6].
F.U.N.K. et G.R.U.N.K. : Front Uni National du Kampuchéa et Gouvernement Royal d’Union National du Kampuchéa en exil à Pékin. Organisations formées pendant la guerre civile contre la République par les révolutionnaires et les partisans de Sihanouk, désigné chef de mission du GRUNK à Pékin. Selon une tactique éculée, les communistes étaient parvenus à s’attirer la coopération d’une personnalité royale et de sa suite dans un front qui servait de paravent à leur organisation. Ieng Sary n’oubliait pas de souligner dans une interview à l’Humanité le 22 juillet 1972 que le président du comité du FUNK à Phnom Penh était le prince Norodom Phurissara, « membre patriote de la famille royale ». Le GRUNK fut successivement remanié en septembre 1970, décembre 1973, et janvier 1975, pour intégrer de plus en plus de communistes à la place de ministres sihanoukistes. Dès septembre 1970, Sihanouk considérait que le gouvernement était devenu « khmer rouge », tout en disant « je donne tout aux Khmers rouges, ce sont des purs (...) des patriotes » [7]. Il est vrai qu’en dehors de certains membres sihanoukistes du Bureau politique du Comité Central FUNK (Penn Nouth, Chea San, Duong Sam Ol, Huot Sambath, Sarin Chhak), tous les membres du Comité Central du FUNK étaient des communistes : Chou Chet, Ieng Thirith, In Sokan, Keat Chhon, Keo Meas, Khieu Samphan, « Koy Toum » (Koy Thuon), Ok Sakun, Sien An, Suong Sikœun, Thiounn Mumm, Thiounn Prasith, Tiv Ol, Toch Kham Dœun, et le compagnon de route Chau Seng. Hormis Khieu Samphan, Hou Yuon, et Hu Nim, les ministres du GRUNK ne pesaient pas sur la politique des zones contrôlées par les Forces armées communistes. Les sihanoukistes écartés du GRUNK continueront de former une sorte de branche en exil du FUNK. Certains conservèrent jusqu’au bout leur titre : Penn Nouth premier ministre, Sarin Chhak ministre des affaires étrangères (qui partait de temps en temps au Moyen Orient), Van Piny vice-ministre des Affaires étrangères. D’autres perdirent leur titre et restèrent à Pékin, tels le général Duong Sam Ol, ex-ministre des équipements militaires et de l’armement. D’autres furent ravalés à la fonction de chefs de mission ou ambassadeurs du FUNK à l’étranger, en Roumanie pour l’ancien ministre de la Justice Chea San, en Yougoslavie pour l’ancien ministre des Travaux Publics Huot Sambath, et au Sénégal pour l’ancien ministre de l’Education de la Jeunesse Populaire Chan Youran. Sarin Chhak et Duong Sam Ol se retrouveront en 1977 dans le camp de rééducation de Bœng Trabek, et Van Piny à S-21 (Tuol Sleng) .
K.D. : abréviation que nous adoptons pour Kampuchéa Démocratique dénomination portée par l’Etat révolutionnaire (nous adoptons la restranscription française habituelle pour Kampuchea).
Khmers Krom : Khmers du bas. Ces Khmers de la région méridionale du Vietnam, la Cochinchine, étaient bien souvent à la pointe de l’activisme politique parmi les Cambodgiens. L’influence intellectuelle de Saigon y était pour quelque chose ainsi que leur situation de minorité les inclinant à prendre conscience de leur culture. C’est dans leurs rangs que l’on trouve les premiers révolutionnaires Khmers et certaines figures du K.D. (Ieng Sary, Son Sen).
Khmers Issaraks : Khmers « Maîtres » ou « émancipés », mouvement de guérilleros cambodgiens anti-français, puis anti-monarchiques, fondé en 1940 à Bangkok sans doute parallèlement au mouvement Lao-Issara. D’abord soutenus et approvisionnés par les Thaïlandais - qui leur donnèrent leur nom - ils se rallièrent progressivement au cours des années cinquante aux forces d’Hô Chi Minh, qui créèrent derrière Son Ngoc Minh leur propre mouvement Issarak, baptisé « Khmer Vietminh » par leurs adversaires aux alentours de 1954. Les Issaraks, majoritairement khmers, comptaient des factions pro-thaïlandaises, pro-vietnamiennes, ou démocrates. Les Khmers Vietminh étaient en majorité composés de Vietnamiens du Cambodge [8]. Le 24 mai 1954, le ministre de l’Intérieur Khim Tit écrit que le mot de « rebelles » ne saurait s’appliquer aux Khmers Vietminh et au Vietminh qui sont des « ennemis et agresseurs », tandis qu’il peut l’être pour les Khmers Issaraks qui sont des « traîtres envers la Nation » [9].
Livre Noir : Livre Noir, faits et preuves des actes d’agression et d’annexion du Vietnam contre le Kampuchea, Ministère des Affaires Etrangères du Kampuchéa Démocratique, septembre 1978, reproduction par les Editions du Centenaire, 24, rue Philippe-de-Girard, Paris, 86 p.
P.T.K. et P.C.K. : Parti des Travailleurs du Kampuchéa et Parti Communiste du Kampuchéa. Désignation du Parti clandestin entre 1960 et 1966 puis à partir de 1966. Le dernier nom fut officiellement approuvé par un congrès du Parti en juillet 1971.
Pracheachun chah, ou mulothan [10] (Peuple ancien, vétéran, ou de base) : dans le langage des révolutionnaires, population vivant dans les zones du F.U.N.K. avant leur victoire totale. L’adjectif « ancien » est à prendre au sens de « vétéran », comme « ancien élève ». Le terme mulothan est formé de mul, qui signifie la base, la racine, l’origine. Le peuple de base est le support politique des révolutionnaires, mais aussi, dans un sens social, la population démunie, les paysans pauvres et moyens pauvres. Comme au Nord-Vietnam, les paysans pauvres étaient également appelés les « racines » (reuh-kaev = racines principales, origines) [11].
Pracheachun Thmey (Peuple nouveau, dit du « 17 avril » ) : population sous administration républicaine au moment de la victoire révolutionnaire du 17 avril, et composée surtout de citadins et de paysans ayant fui les bombes et la collectivisation. Tous étaient des nouveaux venus dans les coopératives après avril 1975. Selon le Parti, cette catégorie de population devait être gagnée à la cause de la révolution.
Pracheachun: Le Peuple, association politique créée en septembre 1955 qui servait de vitrine légale aux communistes sous la forme d’un Parti de front.
Sangkum Reastr Niyum (de Sangkum Niyum, « socialisme », et de Reastr, « peuple ») : Communauté Socialiste Populaire. Mouvement politique fondé par Sihanouk en 1955 et regroupant plusieurs tendances. Après les élections de 1955 et jusqu’en 1965, ce mouvement avait totalement absorbé les Démocrates et la quasi totalité des autres partis.


SOURCES
I. ARCHIVES

- Archives d’Espace-Cambodge (correspondance, dossiers de presse, de propagande).
- Archives de la Cité Internationale Universitaire de Paris.
- Archives de l’Institut d’Etudes Politiques, archives Sainteny, 1 SA 33, (sur le FUNK).
- Archives de l’Institut Universitaire de Fomation des Maîtres de Créteil.
- Archives de l’Institut d’Histoire Sociale de Nanterre (ex-bibliothèque Boris Souvarine) : rapports sur la guerre du Vietnam (Communist terrorism in the Khmer republic, december 1972, 3 p., L’ingérence de Hanoi au Cambodge, septembre 1969, 7 p.), remaniements ministériels dans les gouvernements de la République et ceux du GRUNK (1970 1975), archives Annie Kriegel.
- Archives de l’université de Droit Paris II, Assas.
- Archives du P.C.F. Décisions du Secrétariat.
- Archives du ministère des Affaires Etrangères français. Série Cambodge Laos Vietnam, sous-série Cambodge, n°15, politique intérieure, dossier général, janvier-décembre 1962, n°20, parti « Pracheachon » et subversion communiste, 1956-1964, n°22, presse cambodgienne, 1957-1964, n°31, boursiers et stagiaires, n°34 (enseignement), n°88 (tension avec le Sud-Vietnam), n°108, rapport de la direction des Renseignements Généraux du 9 juin 1964: la colonie cambodgienne en France, n°112-113, situation politique au Cambodge, 1956-1964.
- Série Asie Océanie 1944-1955, Sous-série Indochine, n°399, dossier Le communisme en Indochine, Rapport du Commissariat Général de France en Indochine, n° 719/DGR du 1er mai 1954, dossier What one should know about Indo-China, chapitre sur Hô Chi Minh, From Moscow to Canton, p.3.
- Archives du Rectorat à la Sorbonne (Livret de l’étudiant de l’Académie de Paris répertoriant les cours enseignés à l’Université de Paris chaque année).
- Archives du rectorat à la Sorbonne, Fonds de l’Enseignement Supérieur (1870-1970), (fonds en cours de classement avant d’être reversé au CARAN). Dossier n°229. Statistiques, 1953-1969. Liste des étudiants originaires du Vietnam et du Cambodge inscrits dans les facultés de Paris, 1956-1957.
- Archives du rectorat. Fonds de la Direction Administrative de la Chancellerie (DAC) sur la Cité Internationale Universitaire de Paris. (Archives stockées provisoirement au rectorat en complément du versement AJ16 7027-7044). n°35. Maison du Cambodge, à propos des graves incidents de 1973.
- Archives municipales de Saint Denis (en Seine Saint-Denis). Fonds Cogniot, dossiers 5 S 276, 277 et 284, sur les Ecoles du Parti et les instructions de la Fédération de Paris concernant la propagande (1951-1955), dossiers 5 S 165 à 187 sur les conférences, les discours et les articles à l’Université Nouvelle, à l’Ecole Centrale du P.C.F. dans les années soixante.
- Archives Nationales du Cambodge. Ministère de l’Intérieur. Police.
- Bibliothèque Marxiste de Paris, 21, rue Barrault. Quelques documents de propagande comme Le peuple khmer lutte pour l’indépendance et la paix, 1954, Réédité par l’agence d’information de la République Démocratique du Vietnam.
- Centre des Archives Contemporaines à Fontainebleau. Archives de l’Intérieur, associations d’étrangers, cote 84 00 83, articles 37 (l’UEK et dissolution de l’A.E.K.) et 70 (l’Association des Travailleurs Khmers à l’Etranger, pro-FUNK, créee par Nghet Chhopininto en 1971), associations étrangères, cote 80 00 42, art.21 (l’Association Khmère, conduite par des modérés et dont l’existence fut brève, 1955-57)
- C.A.C. à Fontainebleau. Archives de l’Education Nationale, étudiants de la Faculté de Lettres (1940-1970), versement 80 02 46 articles 1 à 191 (classement alphabétique), étudiants de la Faculté de Médecine, 93 00 22, art.1 à 191. Bulletin Quotidien du 9 février 1965 avec une note d’un communiqué de l’UEK contre les Américains et pour Sihanouk, 820599, art.2.
- Centre d’Accueil et de Recherches des Archives Nationales à Paris (CARAN). Dossier AJ16 7042. Maison des étudiants de l’Indochine. 1926-1953. Dossier I. Agitation politique et anticolonialiste: correspondance, rapport sur la tenue de chaque résident, rapports divers, manifeste, 1930-1953. Dossier AJ16 8341. relations internationales. Cambodge: fonctionnement de la faculté de droit et de sciences économiques de Phnom Penh (1959-1963). Dossier F7 15382 sur le Festival Mondial de la Jeunesse à Bucarest et d’autres conférences internationales (jeunesse rurale, droits de la jeunesse) en 1953.
- Centre d’Archives d’Outre-Mer. Indochine, Haut-Commissariat en Indochine, conseil politique, n°300.
- C.A.O.M. à Aix-en-Provence. Indochine, fonds du Haut Commissariat au Cambodge, n°27. Surveillance de la presse cambodgienne (1951-1955)
- C.A.O.M. Indochine, fonds du Haut Commissariat au Cambodge, n°26. Surveillance des partis politiques (1950-1954).
- C.A.O.M. Indochine, H.C.I., fonds du Service de Protection du Corps Expéditionnaire, n°107. Etude sur les mouvements rebelles au Cambodge (1942-1952). Note de la Direction des Service de Sécurité du Haut Commissariat en Indochine sur l’organisation politique et administrative Vietminh au Cambodge, décembre 1952, annexe IV.
- C.A.O.M. Indochine, H.C.I., conseil politique, n°116, note du 22 septembre 1950 sur un voyage d’étudiants en Yougoslavie.
- Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT) à Vincennes, 10 H 5588, Relations franco-khmères, Cambodge évolution politique (juillet 1952), Bulletin d’études et de renseignements du Commandement en Chef des Forces terrestres et navales en Indochine (1954-1955). 10 H 4134, Propagande Vietminh. 10 H 4121-2, Cambodge, 1950-1953.

II. BIBLIOGRAPHIE

Un travail bibliographique capital a été effectué sous la direction d’Helen JARVIS : Cambodia, Oxford, Santa Barbara, Denver, Clio Press, cop. 1997, World bibliographical series ; 2000, 412 p.
Les ouvrages dont le lieu d’édition n’est pas mentionné ont été mis sous presse à Paris.
En région parisienne, nombre d’ouvrages sur l’Asie sont disponibles à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (B.D.I.C.) de Nanterre, et à Paris, dans les Bibliothèques Interuniversitaires des Langues Orientales, centre Dauphine et rue de Lille, ainsi qu’à l’Ecole Française d’Extrême Orient, et à la Bibliothèque de la Documentation Française, 29 quai Voltaire, où l’on peut consulter les retranscriptions des radios internationales par la BBC depuis 1968-1970.


Ouvrages et brochures d’histoire, d’économie, ou d’ethnologie sur le Cambodge

- ABLIN David A. & HOOD Marlowe editors, The Cambodian agony, M.E. Sharpe, Inc, Armonk, NY, London, 1990, 434 p. Contributions de Chandler (sur un rapport des tâches du Parti), Thion (les structures de la politique cambodgienne), May Ebihara (un regard d’anthropologue sur la vie d’un village avant pendant et après le K.D.), T. Carney, M. Vickery, A. Barnett, Elliott, Hawk, etc.
- ANG Choulean, « Le régime khmer rouge », in Les réfugiés originaires de l’Asie du Sud-Est, Monographies présentées par le CeDRASEMI du CNRS et de l’EHESS, mai 1984, collection des rapports officiels, pp.108-123.
- ASHLEY David W, Pol Pot Peasant and Peace, Continuity and change in Khmer rouge Political Thinking, 1985-1991, Institut of Asian Studies, Chulalongkorn University, nov.1991,.
- Asie-Débat n°2, Cambodge: Histoire et Enjeux: 1945-1985, L’Harmattan,1985.
- Asie-Débat n°5, Affaires cambodgiennes 1979- 1989, L’Harmattan, 1989.
- Association France-Cambodge, 1975-1976. Archives, documents divers (et propagande).
- AYRES David M., Anatomy of a Crisis, Education, Development, and the State in Cambodia, 1953-1998, University of Hawai’i Press, Honolulu, 2000, 256 p.
- BARTH Ariane, TERZANI Tiziano, Holocaust in Kambodsha, Dokumentation Anke Rashataswan, Spiegel-Buch, 1980, Reinbeck bei Hamburg, Allemagne, 221 p.
- BECKER Elizabeth, Les larmes du Cambodge, l’Histoire d’un autogénocide, Presses de la Cité, 1986, 459 p. En américain When the War Was Over : The Voices of Cambodias’s Revolution and Its people, New York, Simon & Schuster, 1986, 502 p.
- BLANCHARD Michel, Vietnam-Cambodge, une frontière contestée, l’Harmattan, 1999 (a bénéficié de l’aide de Raoul Jennar).
- BUI Xuân Quang, La Troisième Guerre d’Indochine, sécurité et géopolitique en Asie du Sud-Est, l’Harmattan, 2000, 824 p. Peu informé des sources pour ce qui est du K.D.
- BURCHETT Wilfred, The China Cambodia Vietnam Triangle, Vanguard books, Chicago, Zed Press London, 1981.
Second Indochina War, 1970.
- BURGLER Roel, The Rise and fall of the Pol Pot regime : a case study on intellectuals and the use of terror, universiteit van Amsterdam, Doctoraal scriptie, 1984, 372 p. Publié sous le titre The Eyes of the Pineapple : revolutionnary intellectuals and terror in democratic Kampuchea, Verlag Breitenbach Publishers, Saarbrücken Germany, Fort Landerdale / Plantation USA, 1990, 438 p.
- CALDWELL Malcolm & Lek Hor Tan, Cambodia in the Southeast Asian war, Monthly review press, 1973.
- Cambodge I, A.S.E.M.I. (Asie du Sud-Est et Monde Insulindien), vol. XIII, 1-4, 1982. Cambodge II, vol. XV, 1984, 54 Bd. Raspail, 75006, 525 p.
- CARNEY Timothy, Communist Party Power in Kampuchea (Cambodia) : Documents and Discussion, Ithaca, Cornell University Southeast Asia Program, Data Paper n° 106, 1977.
- CHANDA Nayan, Les frères ennemis, La péninsule indochinoise après Saigon, Presses du CNRS, Ligne Pacifique, 1987, 370 p. En américain Brothers Enemies : The War after the War, New York, Harcourt, Brace, Jovanovich, 1986. Un travail d’ampleur sur le conflit Cambodge-Vietnam, vieilli par le temps et le fait que l’auteur ne divulgue pas suffisament ses sources.
- CHANDLER David Porter, Voices from S-21, Terror and History in Pol Pot’s secret prison, Berkeley, CA, University of California Press, 1999, Silkworm Books, Thailand, 2000, 238 p.
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- ENGELBERT Thomas, « Les difficultés des communistes vietnamiens pour créer un mouvement révolutionnaire au Cambodge (1945-1954) », in Du conflit d’Indochine aux conflits indochinois, sous la direction de Pierre Brocheux, Complexe, 2000, pp.121-156.
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- FOREST Alain, Le Cambodge et la colonisation française, histoire d’une colonisation sans heurts (1897-1920), l’Harmattan, 1990, 542 p.
& CORRÈZE Françoise, Cambodge à deux voix, l’Harmattan, 1984.
- FRINGS Viviane, Le socialisme et le paysan cambodgien : la politique agricole de la république Populaire du Kampuchéa et de l’Etat du Cambodge, l’Harmattan, Paris, 1997, 188 p.
- GROSLIER B.-P., Angkor et le Cambodge au XVIe siècle d’après les sources portugaises et espagnoles, P.U.F., Annales du Musée Guimet, 1958.
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How Pol Pot came to power : a history of communism in Kampuchea, 1930-1975, Verso, New Left Books, London, 1985, 430 p.
Le génocide au Cambodge, 1975-1979, race, idéologie et pouvoir, Gallimard, Nrf essais, 1998, 730 p.
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- LACOUTURE Jean, Survive le peuple cambodgien! Le Seuil, 1978. Ecrit à la hâte.
- Livre Noir, faits et preuves des actes d’agression et d’annexion du Vietnam contre le Kampuchea, Ministère des Affaires Etrangères du Kampuchéa Démocratique, septembre 1978, reproduction par les Editions du Centenaire, 24, rue Philippe-de-Girard, Paris, 86 p.
- LOCARD Henri, Le "Petit Livre Rouge" de Pol Pot ou Les paroles de l’Angkar entendues dans le Cambodge des Khmers rouges du 17 avril 1975 au 7 janvier 1979, l’Harmattan, collection "recherches asiatiques",1996, 263 p.
- MALHURET Claude, Les réfugiés d’Asie du Sud-Est en Thaïlande (1975-1980), Médecins Sans frontières, 61 p., 16 août 1980.
- MARGOLIN Jean-Louis, Cambodge: au pays du crime déconcertant in Le livre noir du communisme, Crimes, terreur et répression, de S. Courtois, N. Werth, J-L. Panné etc., Robert Laffont, 1997, pp. 631 à 695. Sources insuffisantes.
- MARTIN Marie-Alexandrine, Le mal cambodgien, Histoire d’une société traditionnelle face à ses leaders politiques, 1946-1987, Hachette, 1989, 304 p.
- MEYER Charles, Derrière le sourire khmer, Plon, 1971, 406 p. L’auteur était un conseiller de Sihanouk très écouté de 1957 à 1970.
Le Cambodge et ses frontières in Pierre Brocheux e.a., Du conflit d’Indochine aux conflits indochinois, Complexe, 2000, pp.157-168.
- MIGOT André, Les Khmers : des origines d’Angkor au Cambodge d’aujourd’hui, Le livre contemporain, 1960, 381 p.
- MIGOZZI Jacques, Cambodge, faits et problèmes de population, CNRS, 1973, 304 p.
- MORICE Jean, Cambodge, Du sourire à l’horreur, France-Empire, 1977, 455 p.
- NÉPOTE Jacques, Parenté et organisation sociale dans le Cambodge moderne et contemporain, Quelques aspects et quelques applications du modèle les régissant, Olizane/Etudes orientales/Cedoreck, Genève, 1992, 255 p.
- NÉPOTE Jacques et de VIENNE Marie-Sybille, Cambodge, Laboratoire d’une crise, bilan économique et prospective, Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie Modernes, 1993, 195 p.
- NIKE Howard J., QUIGLEY John, ROBINSON Kenneth J. editors with the assistance of JARVIS Helen & CROSS Nereida, Genocide in Cambodia, Documents from the trial of Pol Pot and Ieng Sary, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 2000, 559 p.
- ONG Thong Hoeung & Laura SUMMERS, pour l’introduction et la traduction de The Statute of the Communist Party of Kampuchea, approved by the IV (january 1976) Party Congress, pp.235-259, in William B. SIMONS & Stephen WHITE, The Party Statutes of the Communist World, n°27 Law in Eastern Europe, University of Leyden, 1984, Martinus Nijohov publishers, The Hague/Boston/Lancaster.
- OSBORNE Milton, Politics and power in Cambodia, the Sihanouk Years, Longman, Camberwell, Australia, 1973, 120 p.
Before Kampuchea, Preludes to Tragedy, George Allen & Unwin, London, Sydney, Boston, 1979, 197 p. Essentiellement sur l’année 1966.
Sihanouk : Prince of Light, Prince of Darkness, Allen & Unwin, 1994.
The French Presence in Cochinchina and Cambodia : Rule and Response (1859-1905), White Lotus Press, 2nd edition, 1997, 397 p.
- PANNETIER, Dr. A., Notes cambodgiennes, au cœur du Pays Khmer, Cedoreck, 1983 (réimpression de l’édition Payot de 1921), 159 p.
- PESCHOUX Christophe, Les "nouveaux" Khmers rouges, 1979-1990, reconstruction du mouvement et reconquête des villages, essai de débroussaillage, l’Harmattan, 1992, 303 p.
- PONCHAUD François, Cambodge, année zéro, Julliard, 1977, 248 p. Un ouvrage pionnier écrit par un connaisseur du Cambodge. Un chapitre supplémentaire, « Cambodge an trois », écrit en 1978, n’a pas été publié à ce jour. La réédition chez Kailash, 69, rue Saint-Jacques, Paris, 1998, comporte l’essai La révolution khmère rouge: un phénomène khmer ? d’avril 1980, version française du chapitre « Social Change in the Vortex of Revolution », publié dans Karl D. Jackson, Cambodia 1975-1979, Rendez-vous with Death, Princeton New Jersey, 1989, pp.151-177.
La cathédrale de la rizière, 450 ans d’histoire de l’Eglise au Cambodge, Fayard, 1990, 237 p. Sur les chrétiens sous le K.D., pp.159-183. En annexe 2, « Révolution khmère rouge et religions traditionnelles », pp.229-237.
- PRESCHEZ Philippe, Essai sur la démocratie au Cambodge, Centre d’Etudes des Relations Internationales, oct. 1961, 134 p. La démocratie cambodgienne, mémoire de DES en droit public, 1961, 200 p. Le Cambodge depuis 1941, Etat des travaux in Revue Française des sciences politiques, déc. 1961 (bibliographie plus complète).
- PRUD’HOMME Rémy, L’Economie du Cambodge, P.U.F., collection "Tiers-Monde", publications de l’IEDES, 1969, 299 p.
- QUIMINAL Catherine, Le Kampuchéa, Vietnam-Cambodge, guerres et indépendances, Anthropos, 1982, 202 p. Préfacé par Samir Amin.
- REGAUD Nicolas, Le Cambodge dans la tourmente : le troisième conflit indochinois, 1978-1991, FEDN-L’Harmattan, 1992.
- ROS Chantrabot, La république khmère (1970-1975), l’Harmattan, 1993.
- SHAPLEN Robert, A turning wheel : three decades of the Asian revolution as witnessed by a correspondent for the New Yorker, NY, Random House, 1979, 398 p.
Time out of Hand, Revolution and Reaction in Southeast Asia, NY, Harper Row, 1969, 466 p.
- SHAWCROSS William, Le poids de la pitié, Balland, 1985, 412 p.
Une tragédie sans importance, Kissinger, Nixon et l’anéantissement du Cambodge, Balland, 1979, 438 p. Traduction de Sideshow : Kissinger, Nixon and the destruction of Cambodia, London, André Deutsch,1979.
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- SOUTRELLE Geoffroy et FONTAN Jean-Claude, Avec les maquisards du Cambodge interdit, Mercure de France, 1977, 157 p.
- STEINBACH Jérôme et Jocelyne, Phnom Penh libérée, Cambodge l’autre sourire, Editions sociales, 1976, 164 p. Un cas rare de reprise de la propagande par des étrangers. Avec des discours de dirigeants.
- STEINBERG David Joel, Cambodia, its people, its society, its culture, 1959, New Haven.
- SUMMERS Laura, History of Cambodia, in The Far East and Australasia, 1998, regional Surveys of the World, Europa Publications limited, 1997, pp.183 sq.
- TONG André, Sihanouk, la fin des illusions, Table Ronde, 1972, 239 p.
- THIERRY Solange, Les Khmers, Seuil, 1964, 190 p., réédition Kailash, 1996 et 1997, 154 p.
- THION Serge, Watching Cambodia, White Lotus, Bangkok, 1993, 290 p. Recueil d’études variées.
Explaining Cambodia: a review essay in Political and Social change, Working Paper Series, n°11, the Australian National University, Canberra, 1994, 54 p. Une revue de plusieurs dizaines d’ouvrages portant sur l’histoire et la culture cambodgienne.
& POMONTI Jean-Claude, Des courtisans aux partisans: essai sur la crise cambodgienne, Gallimard Poche, 1971, 374 p. Sur la déréliction du régime sihanoukiste et les débuts de l’action du FUNK.
& KIERNAN Ben, Khmers rouges ! Matériaux pour l’histoire du communisme au Cambodge, Hallier-Albin Michel, 1981, 396 p. De Kiernan, « La révolte de Samlaut », « Pol Pot et le mouvement communiste cambodgien ». De Thion, « Introduction », « Journal de marche dans le maquis » (voir Le Monde 26-28 avril 1972), « L’ingratitude des crocodiles » (analyse du Livre Noir, brochure publiée par le K.D. sur le conflit avec le Vietnam et ses antécédents), « Chronologie du mouvement communiste khmer », « le Cambodge la presse et ses bêtes noires » (voir Esprit, 9 septembre 1980, pp.95-111).
- VANDY Kaonn, Cambodge 1940-1991 ou la politique sans les Cambodgiens, L’Harmattan, 1993, 157 p.
Cambodge: La nuit sera longue, Paris, 1996, éditions Apsara, C.P. 232 succursale M, Montréal, Québec, H1V 3L8, 231 p. Annexe de THIOUNN Mumm Au sujet des étudiants khmers à Paris avant 1975, pp.179-192.
- VICKERY Michael, Cambodia, 1975-1982, Boston, South End Press, 1984, réédition 1999 chez Silkworm books, Chiang Mai. Analyse historique démythifiante, appuyée sur une enquête fouillée auprès des réfugiés et une connaissance directe aiguë du Cambodge des années soixante.
Kampuchea, Politics, economics and society, Frances Pinter Publishers, London, Lynne Rienner Publishers, Inc., Boulder, 1986. Porte essentiellement sur sur la République Populaire du Kampuchéa à partir de 1979.
- WETTERHAHN Ralph, The Last Battle : the Mayaguez Incident and the End of the Vietnam War, Carroll & Graf Publishers, Incorporated, 2001.
- WILMOTT W.E., The Chinese in Cambodia, Vancouver, University of British Columbia, 1967, 132 p.
The Political Structure of the Chinese Community in Cambodia, London School of Economics, Athlone Press, 1970.
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Thèses et mémoires sur le Cambodge contemporain

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- AUBY Philippe, « Ok Bye Bye », enfances cambodgiennes, mémoire pour le Diplôme d’Etudes Spécialisées Complémentaires de psychiatrie infanto-juvénile, faculté de médecine de Toulouse III, 1994, 48 p.
- AYRIVIE Philippe, La république khmère, structures constitutionnelles et réalités politiques, 3 volumes, thèse de sciences politiques, Toulouse I, 1975, 572 p.
- BIN HENG Paul, La neutralité khmère de 1953 à 1970, thèse de droit public, Paris I, 1997.
- BOUCHER Jean-Marie, The relationship between Cambodia and China, 1954-1970, Ph. D. Diss., University of London, SOAS, 1978.
- CHHAK Sarin, Frontières du Cambodge, Dalloz, 1966. Fruit de deux thèses en 1964 sur les frontières avec la Thaïlande, le Laos et le Sud-Vietnam.
- DIGEON Laurence, L’attitude de la presse française face aux évènements du Vietnam, Cambodge, Laos, d’avril 1975 à septembre 1981, Mémoire d’Histoire à Nanterre, 1988.
- GOSCHA Christopher, Le contexte asiatique de la guerre franco-vietnamienne, Réseaux, relations et économie, d’août 1945 à mai 1954, EHESS, 2000.
- HOU Yuon, La paysannerie du Cambodge et ses projets de modernisation, thèse de doctorat en sciences économiques, Paris, 1955, 285 p.
- HU Nim, Les services publics et économiques au Cambodge, thèse de doctorat en droit, Phnom Penh, 1965, 390 p.
- Adam W. Jelonek, Rewolucja Czerwonych Khmerów, 1975-1978, Studium autarkicznego rozwoju (The Revolution of Khmer Rouges, 1975-1978, A Study of Autarchic Development), Uniwersitet Warszawski, 276 p. sur internet.
- KHIEU Samphan, L’économie du Cambodge et ses problèmes d’industrialisation, thèse de doctorat en sciences économiques, Paris, 1959, 200 p.
- LOCARD Henri, Aspects de l’extermination et de l’idéologie Khmère rouge dans le Kampuchéa Démocratique (1975-1979), thèse d’histoire, Lyon 2, 2000, 1263 p.
- OLIVIER Robert, Le protectorat français au Cambodge, 1969.
- PHOUK Chhay, Le personnel politique cambodgien en 1964, DES de Science Politique, Phnom Penh, 106 p.
Les élites politiques du Cambodge contemporain (1945-1965), thèse de doctorat soutenue en 1965 à la Faculté de Droit et des sciences Economiques de Phnom Penh. L’édition de 1966 s’intitule Le pouvoir politique au Cambodge : Essai d’Analyse Sociologique, 1945-1965, 271 p.
- PHUNG-Ton, La crise cambodgienne, Thèse de doctorat en droit, 1954, 205 p.
- QUINN Kenneth Michael, The origins and development of radical cambodian communism, University of Maryland, Ph. D. 1982, U.M.I, 300 N. Zeeb Road, Ann Arbor, Michigan 48106, 1993, 262 p. Une partie est publiée dans Jackson, Rendez-vous with death.
- SAM Sok, Le système monétaire cambodgien et son rôle dans le développement du pays, 1954-1975, thèse de sciences économiques, Paris II, 1976, 244 p.
- SARIN Chhak, Les frontières du Cambodge, éditions Dalloz, 1966.
- SCHERER Sabine, Analyse du processus de paix au Cambodge (1991-1997) : les limites de la médiation de l’ONU, thèse de sciences politiques, Paris 5, 1998 .
- SEBILLE Alain Henri Georges, Entre Asie et asiles, quelles orientations pour la psychiatrie au Cambodge aujourd’hui ?, Discussion à partir d’une expérience personnelle en santé mentale dans les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande, thèse de doctorat en médecine, faculté de Strasbourg, 1994., 152 p.
- SIN Kim Suy, Les Chinois du Cambodge, étude sociologique [des origines jusqu’en 1975], doctorat de troisième cycle ancien régime, INALCO, 1986.
- SITH Ly, Introduction à l’histoire des Cam du Cambodge, mémoire de DEA, EHESS, 1985-1986.
- SORN Samnang, L’évolution de la société cambodgienne entre les deux guerres mondiales (1919-1939), thèse d’histoire, Paris 7, 1995.
- TAN (T.S.), L’évolution des régimes économiques au Cambodge de 1953 à 1974, D.U., Sciences Po, paris II, 1976, 316 p.
- TASUKOUTH Suwattana, La crise cambodgienne et la Thaïlande (1970-1982), thèse d’histoire, Paris 7, 1993.
- THOMSON Ashley, Mémoires du Cambodge, CREF, Paris VIII, 1999.
- TRY Jean-Samuel, Le bouddhisme dans la société khmère moderne (de l’indépendance à nos jours), thèse en sciences des religions, EPHE, 1991.
- VAN THUY Luc, Kampuchéa Démocratique (1975-1979) transition et construction du socialisme ? thèse de 3e cycle de sciences économiques, Nanterre, 1982.

Monographies d’un village khmer ou études ethnologiques

La bibliothèque de l’EFEO possède plusieurs monographies de régions cambodgiennes publiées en khmer dans les années trente.

- BACCOT J. Syncrétisme religieux dans un village cham du Cambodge, On G’nur et Cay à O Russei, Paris, thèse, 1968.
- BOURDIER Frédéric : « Connaissances et pratiques de gestion traditionnelle de la nature dans une province marginalisée (Ratanakiri) » (octobre 1994 – juillet 1995), rapport de mission à lire sur le site internet de l’AUPELF/UREF.
- Bulletin de la Société des Etudes Indochinoises : Anonyme, « Monographie de la province de Stung Treng (Cambodge) », n° 64, 1er sem. 1913, pp.3-32 ; Parent, « Monographie de Kompong-Chhnang », n°66, 1913, pp.71-120 ; A. Bouteiller, « Monographie de la province de Kandal (Kompong-Speu), n°68, 1916-1917, pp.213-56 ; Chevey « La pêche au Grand Lac du Cambodge », IX, n°3, 1934, pp.5-13 ; M. Piat, « Médecine populaire au Cambodge », XL, n°4, 1965, pp.299-315 ; G. Moussay, « Coup d’œil sur le Cam d’aujourd’hui », XLVI, n°3, 1971, pp.361-74.
- KALAB Milada, Study of a Cambodian Village, in The Geographical Journal, vol. 134, Part 4, 1968.
- MARTEL Gabrielle, Lovea, village des environs d’Angkor, E.F.E.O., vol. XCVIII, 1974, 359 p.
- MATRAS-TROUBETSKOY Jacqueline, Un village en forêt, l’essartage chez les Brous du Cambodge, Selaf, 1984, 429 p.
- MAY Ebihara, Svay, A Khmer Village in Cambodia, Ann Arbor, University Microfilms, Columbia University Ph. D., 1968 (en chapitre in Ablin & Hood, pp.16-61).
- NHŒUNG-Nhan, Organisation sociale d’un village cambodgien, Phnom Penh, Etudes Monographiques de la Faculté de Pedagogie, Université Royale, 1968.
Articles, périodiques

Signalons d’abord les références scientifiques récentes que sont Searching for the Truth (Magazine du Documentation Center of Cambodia), Seksa khmer (Etudes Khmères), et les volumes XIII et XV d’ASEMI (Asie du Sud-Est et Monde Insulindien), qui comportent des contributions de Marie-Alexandrine Martin, Jacques Népote, Ang Choulean, Serge Thion, Michael Vickery, Pauline Dy Phon, Ben Kiernan, etc. Des études sur le Cambodge sont également contenues dans Péninsule, Aseanie, le Bulletin de l’Ecole Française d’Extrême–Orient, le Bulletin de la Société des Etudes Indochinoises. Pour l’actualité nous nous sommes reportés au Phnom Penh Post (accessible sur le net à www.phnompenhpost.com), à la Far Eastern Economic Review, et au Salut Khmer, édité par l’Amicale pour la Sauvegarde de la Civilisation Khmère, en coopération avec la Ligue Cambodgienne des Droits de l’Homme, 5, place Gabriel Fauré, 94510 La Queue-en-Brie (durant l’année 2000, Le Salut Khmer a réalisé une chronologie du millénaire cambodgien).

Les collections de vieux journaux accessibles au public en France : Bulletin de l’A.E.K. (Khemara Nisset) 1949-1950. La Dépêche du Cambodge (1959). Etudes cambodgiennes (1965-1966, 1968). Etudiants anticolonialistes, journal du comité de liaison de l’Union Internationale des Etudiants, 1949-1953. Kambuja (1965-1970). La liberté, bi-hebdomadaire indépendant phnom-penhois des années cinquante. Phnom Penh Presse (1963-1964). Réalités cambodgiennes (1959-1975). Le Sangkum (1966-1969).
Au Cambodge : Cambodia today (années cinquante). Cambodian commentary (années cinquante-soixante). Cambodge d’aujourd’hui. La Dépêche du Cambodge (1959-1960 et 1966).

- BEER Patrice de, « Historique du Parti communiste Cambodgien des origines à 1970 », Approches Asie, n°4. Nice, déc. 1978- janv. fév. 1979, p.43 à 57.
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- BUI Xuan Quang, « Regard(s) nouveaux sur les origines du conflit Cambodge-Vietnam », Communisme n°14. 1987. Georges Boudarel fait office de discutant, avec « La société d’Angkor ressemblait bien plus au Cambodge de Sihanouk qu’au mythe Polpotien », pp.77-82.
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- CHOMSKY Noam & HERMAN Edward S., « Distortions at Fourth Hand » des mêmes auteurs, The Nation, June 25, 1977, revue des livres de Ponchaud, Hildebrand & Porter, et Barron & Paul, et étude de leur impact dans la presse américaine.
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- FRINGS K. Vivian, « Rewriting Cambodian History to "Adapt" it to New Political Context : the Kampuchea People’s Revolutionnary Party’s Historiography, 1979-1991, Modern Asian Studies », vol. 31, Part 4, oct. 1997.
- FOREST Alain et SIMON Pierre-Jean, « Cambodge: l’indépassable expérience », Pluriel, n°20, 1979.
- GUÉRIN Mathieu, « Essartage et riziculture humide, complémentarité des écosystèmes agraires à Stung Treng au début du XXe siècle », Aséanie, n°8, décembre 2001, Bangkok, pp.35-56.
- HAMEL Bernard, « Le surprenant parcours du prince Sihanouk », Historia n°391, juin 1979, pp.88-98.
- HEDER Steve, « Racism, Marxism, labelling, and genocide in Ben Kiernan’s “The Pol Pot regime” », South East Asia Research, vol.5, n°2, july 1997, IP Publishing for the School of Oriental and African Studies, University of London, pp. 101-153. Un article qui démonte la manipulation et l’occultation de certaines sources par Ben Kiernan.
« Origins of the Conflict », Southeast Asia Chronicle, « Vietnam-Kampuchea war », Issue n°64, September-October 1978, pp.3-18.
« Kampuchea’s Armed Struggle, The Origins of an Independent Revolution », Bulletin of concerned Asian Scholars, vol. 11, n°1, 1979, pp.2-23.
- HEUVELINE Patrick, « L’insoutenable incertitude du nombre : estimations des décès de la période Khmer rouge », Population, novembre-décembre 1998, 53e année, n°6, I.N.E.D., pp.1103-1118. « Between one or three millions : towards the demographic reconstruction of a decade of Cambodian history (1970-1979) », Population Studies, vol.52, n°1, March 1998, pp.49-65.
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- IENG Sary, Interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, 9 mai 1977, interview à James Pringle chef du bureau de l’Amérique latine à News Week (4 septembre 1975), interview accordée à Roger Pic pour les télévisions européennes, 17 septembre 1975, traductions par l’Association France-Cambodge (archives d’Espace-Cambodge). Interview à l’Humanité, 21-22 juillet 1972. Interview à Viet Nam Courier, n°347.
- KIERNAN Ben, « Cambodia in the News », Melbourne Journal of Politics, volume 8, 1975-1976, pp.6-12. « Social Cohesion in Revolutionary Cambodia », Australian outlook, Journal of the Australian Institute of International Affairs, dec. 1976, vol.30, n°3, pp.371-386. « Les soulèvements paysans de 1970 au Cambodge », ASEMI vol.XIII, 1-4, 1982, pp.317-334 (traduction d’un texte paru dans Journal of Contemporary Asia, , IX, 3, 1979, Londres, pp.310-324). « New Light on the Origins of the Vietnam-Kampuchea Conflict », Bulletin of Concerned Asian Scholars, 12 (4), 1980, pp.61-65. « Penser le génocide au Cambodge », le Monde, 14 mai 1998, en réponse à l’article de Henri Locard « Des regards myopes sur le Cambodge » du 28 avril 1998. « Génocide au Cambodge », l’Histoire n°223, numéro spécial « Siècle communiste », juillet-août 1998. « Sur la notion de génocide », le débat, n°104, mars-avril 1999. « Le communisme racial des Khmers rouges, Un génocide et son négationnisme : le cas du Cambodge », Esprit n°252, mai 1999 (où Kiernan verse dans le procès d’intentions). « Implication and Accountability, Top Khmer leaders were aware what was happening under Pol Pot’s regime and should stand trial for genocide », Bangkok Post, January 31, 1999. « Ke Pauk », The Guardian, London, 21 February 2002.
- KHIEU Samphan, « Les problèmes d’investissement au Cambodge », in Les problèmes de l’investissement dans les pays d’Outre-Mer, Algérie, Tunisie, Maroc, Afrique Occidentale et Equatoriale, Sud-Vietnam et Cambodge, supplément aux Cahiers de l’Institut de science économique appliquée, n°109, janvier 1961, série F, n°16, pp.127 à 149.
« Obtenir la cessation de toute intervention américaine au Cambodge », Le Monde diplomatique, novembre 1974, n°248, p.8.
« Open letter to all compatriots » traduite dans The Cambodian daily, 20 août 2001.
- LOCARD Henri, « Le goulag khmer rouge, 17 avril 1975 – 7 janvier 1979 », Communisme, n°47/48, 1996, pp.127-161. « Réflexions sur le Livre Noir [du communisme]: le cas du Kampuchéa Démocratique », Communisme, n°59-60, 2000, pp.45-60. « Des regards myopes sur le Cambodge », Le Monde, 28 avril 1998, au sujet du livre de Ben KIERNAN Le génocide au Cambodge, dont il fit un compte-rendu dans Communisme, n°59-60, pp.299-305.
- MARGOLIN Jean-Louis, « Du cas cambodgien comme enjeu et révélateur », Communisme n°59-60, 2000, pp.165-180, en réponse à la critique que lui formulait Henri Locard.
- MARTIN Marie-Alexandrine « La riziculture et la maîtrise de l’eau dans le Kampuchéa démocratique », « L’industrie dans le Kampuchéa démocratique », « La politique alimentaire des Khmers rouges », « Le problème des transports sous le régime des Khmers rouges », parus respectivement dans Etudes Rurales, N° 83 (juillet-septembre 1981), 89-91 (janvier-septembre 1983), 99-100 (juillet-décembre 1985), 103-104 (juil.-déc. 1986).
« Les écoles techniques de Phnom Penh. La dramatique épopée du Massif des Cardamomes, janvier-juin 1979 », ASEMI, XI (1-4), 1980, pp.113-127 (additif, vol. XII).
- MAY Ebihara, « Revolution and reformulation in kampuchean village culture », in Ablin & Hood Cambodian agony, pp. 16-61. Beaucoup d’éléments sur la vie dans un village de 1959 aux années quatre-vingts.
- NUON Chea, « Statement of the Communist Party of Kampuchea to the Communist Workers’ Party of Denmark, July 1978, by Nuon Chea, Deputy Secretary, CPK », avec une introduction de Laura Summers, The Journal of Communist Studies (London), vol. 3, Number 1 (march 1987), pp.5-36. Nuon Chea ne souhaitait pas ni ne s’attendait à ce que ses propos soient rendus publics.
Discours lors d’un meeting marquant l’anniversaire de l’Armée révolutionnaire, 16 janvier 1977, SWB / BBC, 20 janvier 1977.
- PICQ Laurence, « De la réforme linguistique et de l’usage des mots chez les Khmers rouges », in A.S.E.M.I., vol.XV, 1984, Cambodge II, pp.351-357. « I remember what Ieng Sary did », Far Eastern Economic Review, 10 octobre 1996, p.38.
- PIN Yathay, « La fuite devant l’Angkar », Les Temps Modernes n°402, janvier 1980.
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« Pol Pot’s interview with Yugoslav Journalists » (17 mars 1978), Phnom Penh Home Service, Summary of World Broadcasts by the BBC, Far East, 24 March 1978. L’interview était traduite aux yougoslaves en français. Extraits de la traduction du Comité des Patriotes du K.D. dans Prolétariat n°18, 4e trimestre 1978.
Interview réalisée par Nate Thayer, Phnom Penh Post, 24 oct – 6 nov 1997. Interview à la Viet Nam News Agency, 20 juillet 1976, traduit dans Le Courrier du Viêt Nam, n°52, sept. 1976. Interview interne de Pol Pot du 12 avril 1978 à la radio officielle.
- POMONTI Jean-Claude, « Repères, fondements, contrastes en Indochine », Les Temps Modernes, janvier 1980, n°402, pp.1169-1207.
- PONCHAUD François, « Cambodge: deux ans après la libération », Revue d’études comparatives Est-Ouest, volume 8, décembre 1977, n°4. « Viêt-nam – Cambodge », Les Temps modernes n°402, janvier 1980. « Le K.D.: une révolution radicale », Mondes asiatiques, n°6, été 1976, republié dans Problèmes politiques et sociaux, n°295, 15 octobre 1976. Dossier Cambodge, « Cambodge Libéré », Echange France-Asie, dossier n°13, janvier 1976, 18 p. « Le Kampuchéa Démocratique : une révolution radicale », Echange France-Asie, dossier n°17, mai 1976, 22 p., dossier n° 43, mars 1979, 26, rue de Babylone, 75007 Paris.
- PRESCHEZ Philippe « Le Cambodge depuis 1941 », Revue Française des sciences politiques, déc. 1961.
- Problèmes politiques et sociaux, n°295, 15 octobre 1976, regroupant les articles « Pourquoi les Khmers tuent-ils les Khmers ? » (Time, NY, 26 avril 1976), « Le Cambodge au pouvoir de tout petits chefs » (du sihanoukiste Jean Barré, Journal de Genève (4 et 5 mars 1976), et « Témoignages sur la vie au Cambodge » (la Croix, 26 mai 1976).
- QUINN Kenneth M., « Political change in wartime : the Khmer Krahom revolution in Southern Cambodia, 1970-1974 », US Naval War College Review, n°28, 1976, pp.2-31
- RECHTMAN Richard, « Altérité suspecte et identité coupable dans la diaspora cambodgienne », in E. Benbassa & J-C Attias, La haine de soi, difficiles identités, ed. Complexe, 2000, pp.173-188.
« Rêve, réalité et expériences traumatiques chez les Cambodgiens », Cahiers d’Anthropologie et de Biométrie humaine, 11 (3-4), 1993, pp.259-279.
- RETBØLL Torben, « Kampuchea and the Reader’s Digest », Bulletin of Concerned Asian Scholars, vol.11, n°3, June-Sept. 1979, pp.22-27. Article enrichissant qui allait paraître en version longue au Danemark dans un livre, Kampuchea and the Western Press, 1975-1978.
- ROUSSET Pierre, « Le radicalisme sanglant du régime khmer rouge », Inprecor (Intercontinental Press) n°122, 5 avril 1982, pp.15-21.
- SOTH Polin, « La diabolique douceur de Pol Pot », Le Monde du 18 mai 1980. Cet ancien élève de Pol Pot, professeur de philosophie exilé en 1974 a écrit un roman autobiographique, l’Anarchiste, Table ronde, 1980.
- STANIC Slavko, « Cambodia, path without model », 19 to 24 april 1978, excerpts in Summary of World Broadcasts, BBC, Far East, Radio Tanjug in Serbo-Croat, 29 april 1978, 7 p, et « Yugoslav Report on Life in Phnom Penh », S.W.B., 24 March 1978.
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- SUMMERS Laura, « The CPK : Secret Vanguard of Pol Pot’s Revolution : A comment on Nuon Chea’s statement », Journal of Communist Studies, vol.3, n°1, March 1987, pp.5-18.
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« La Troisième Guerre d’Indochine », Esprit, n°7-8, juillet-août 1979, pp.134-9 (www.abbc2.com/totus/1963-1980/129troisguerreindo.html).
« L’ingratitude des crocodiles », Les Temps Modernes n°402, janvier 1980. p.1283 sq., traduit dans Bulletin of Concerned Asian Scholars, vol.12, n°4, oct.-déc. 1980. Une analyse du Livre Noir, document du K.D. sur les relations Cambodge-Vietnam.
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« Le Cambodge, la presse et ses bêtes noires », Esprit, 9 septembre 1980, pp.95-111.
« Quelques commentaires épars », ASEMI vol.XV, 1-4, 1984, pp.448-56 (www.abbc2.com/ totus/1981-1990/163commasemi.html).
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& Michael VICKERY, « Cambodge : problèmes de la reconstruction », ASEMI, vol. XIII, 1-4, 1982, pp.395-419 (http://www.abbc.com/totus/1981-1990/149CCambodgereconst.html)
- TONG André, « Le conflit khméro-vietnamien », Est-Ouest. n°626, mars 1979.
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& Serge THION, « Cambodge : problèmes de la reconstruction », ASEMI, vol. XIII, 1-4, 1982, pp.395-419.
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- WILLMOTT William E., « Analytical Errors of the Kampuchean Communist Party », Pacific Affairs, vol.54, Summer 1981, N°2, pp.209-227.

Ouvrages de politique, d’économie, d’histoire sur le socialisme et le XXe siècle

- AMIN Samir, L’avenir du maoïsme, Editions de minuit, 1981, 149 p.
Itinéraire intellectuel, L’Harmattan, 1993.
- BABEUF Gracchus, Textes choisis, présentés par Germaine et Claude Willard, Editions Sociales, collection Classiques du peuple, 1950, 97 p.
- BERGÈRE Marie-Claire, BIANCO Lucien & DOMES Jürgen, La Chine au XXe siècle, t.II, de 1949 à aujourd’hui, Fayard, 1990, 448 p.
- BERNARD Jean-Pierre A., Paris Rouge, 1944-1964, les communistes français dans la capitale, Champ Vallon, Seyssel, 1991.
- BESANÇON Alain, Une génération, Julliard, 1987, 333 p. L’auteur adhéra au P.C.F. à la fin de l’année 1950. Les Origines intellectuelles du léninisme, Calmann-Lévy, 1977.
- BROCHEUX Pierre, Hô Chi Minh, Presses de Sciences Po, 2000, 235 p.
- BUI Tin, 1945-1999, Vietnam, la face cachée du régime, Kergour, 2000.
- BUONAROTTI, Conspiration pour l’égalité dite de Babeuf (1828), Ed. sociales, 1957.
- BURNIER Michel-Antoine, Le testament de Sartre, Olivier Orban, 1982.
- Cours de l’Ecole Elémentaire du P.C.F. Brochures de 1949 à 1955. Consultables à la Bibliothèque Marxiste (Paris, 21 rue Barrault).
- CAMPANELLA Tommaso, La Cité du soleil, dialogue poétique (1623), Ed. Mille et une nuits, 92 p., janvier 2000.
- CHAFARÉVITCH Igor, Le phénomène socialiste, Seuil, 1977.
- CONDOMINAS Georges, POTTIER Richard, Les réfugiés originaires de l’Asie du Sud-Est, rapport au Président de la République, Documentation Française, 1982. Avec la participation de M.-A. Martin et Ang Choulean. Revue du livre par Pierre Brocheux in Etudes Rurales, n°83, juillet-sept. 1981.
- COURTOIS Stéphane, sous la direction de, Le Livre Noir du communisme, Crimes, terreur, répression, Robert Laffont, 1997, 846 p.
- DE MAN Henri, Au-delà du marxisme (Zur Psychologie des Socialismus, 1926), Seuil, 1974.
- DILAS-ROCHERIEUX Yolène, L’utopie ou la mémoire du futur : de Thomas More à Lénine, le rêve éternel d’une autre société, Laffont, 2000, 407 p.
- DOMENACH Jean-Luc, Chine : l’archipel oublié, 1992, Fayard, 689 p.
& RICHER Philippe, La Chine, Fayard, 1990, 500 p.
- DOSTOIEVSKY, Les Possédés, Ed. Livre de Poche, 1972, 701 p.
- DREYFUS M., GROPPO B., INGERFLOM C. S. , LEW A., PENNETIER C. PUDAL B., WOLIKOW S. RITTERSPORN G. T., BROCHEUX P., etc., Le siècle des communismes, Ed. de l’Atelier / Editions Ouvrières, Paris, 2000.
- DUIKER William J, Historical Dictionnary of Vietnam, The Scarecrow Press, Inc. Metuchen, N.J & London, 1989, 269 p.
- DUMONT René, L’utopie ou la mort!, Seuil, 1973, 184 p.
- DURKHEIM Emile, Le socialisme, (1928), retz-C.E.P.L., 1978, 253 p.
- ENGELS Friedrich, Anti-Dürhing, Editions Sociales, 1973, 501 p.
Socialisme utopique et socialisme scientifique, Editions Sociales, 1945.
- FALL Bernard, Le Viet-minh, la république Démocratique du Vietnam, 1945-1960, Librairie Armand Colin, 1960, 372 p. traduction mise à jour de The Viet-minh regime NY, 1956.
- FOURIER Charles, Textes choisis présentés par Félix Armand, Editions sociales, 1953.
- Histoire du P.C.U.S., rédigé par une commission du Comité Central, 1939. Histoire du Parti Communiste (Bolchevique) d’U.R.S.S., Ed. en langues étrangères, Moscou, 1949. Ed. fr. Norman Béthune, 1971, 408 p.
- HOANG Van Chi, From Colonialism to Communism, New York, F.A. Praeger, Publishers, New York, 1965 (histoire du Vietnam).
- HUA Linshan, Les années rouges, Seuil, 1987, 376 p. (sur la « Révolution Culturelle »).
- KNIGHTLEY Phillip, The First Casualty, : the war correspondent as hero and myth-maker from the Crimea to Kosovo, London, Prion, 2000, 574 p.
- KOESTLER Arthur, Œuvres autobiographiques, Laffont, coll. "Bouquins", 1480 p., Hiéroglyphes, Calmann-Lévy, 1955 (The invisible writing, 1953) (Autobiographie). Les Militants, Ed. Mille et une nuits, 1997, 175 p., extrait de l’ouvrage collectif Le Dieu des ténèbres, 1950, (The God that failed).
- KOTEK Joël & RIGOULOT Pierre, Le siècle des camps, J.-C. Lattès, 2000, 805 p.
- KOTEK Joël, Paix et guerre parmi les jeunes et les étudiants, les organisations internationales de jeunesse et d’étudiants dans la guerre froide (1935-1967), thèse de doctorat de l’I.E.P. de Paris, 3 tomes, 1992. Publiée en 1998 au Seuil, sous le titre La jeune garde: la jeunesse entre KGB et CIA, 1917-1989, 413 p.
- KRIEGEL Annie, Ce que j’ai cru comprendre, Robert Laffont, 1991, 839 p.
- KROPOTKINE Pierre, La grande Révolution: 1789-1793, Stock, 1912 et 1976, 746 p.
- LABROUSSE Alain & HERTOGHE Alain, Le Sentier lumineux du Pérou, un nouvel intégrisme dans le tiers monde, La Découverte, 1989, 241 p.
- LADANY Lazlo, The Communist Party of China and Marxism 1921-1985, A Self-Portrait, C. Hurst & Company, London, 1988, 588 p.
- LEDUC Gaston, La raison contre l’autarcie, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 1938.
- LÉNINE, Œuvres choisies en 2 volumes et 4 livres, Editions en langues étrangères, Moscou, 1954.
L’Etat et la Révolution, Thèses d’avril, Un pas en avant deux pas en arrière in Œuvres complètes, t.25, Editions sociales, 1976.
- LEROY-LADURIE Emmanuel, Paris-Montpellier, PC-PSU, 1945-1963, Gallimard, 1982, 262 p.
- LEYS Simon, Essais sur la Chine; les Habits Neuf du président Mao; Ombres chinoises; Images brisées; La forêt en feu; L’humeur, l’honneur, l’horreur, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1998, 825 p.
- LIU Shao Chi, Pour être un bon communiste, conférences faites à l’Institut du Marxisme-léninisme à Yenan en juillet 1939, Pékin, 1965.
- LUXEMBOURG Rosa, Œuvres II, François Maspéro, 1969.
- MAO Tsé Toung, La nouvelle Démocratie, Editions Sociales, 1951. Le petit livre rouge, Seuil, 1967. Quatre essais philosophiques: De la pratique, De la contradiction, De la juste solution des contradictions au sein du peuple, D’où viennent les idées justes, Editions en langues étrangères de Pékin, 1966, 151 p.
- MARTIN Jean-Clément, Contre-révolution, Révolution et nation en France : 1789-1799, Seuil, 1998.
Révolution et Contre-révolution en France, 1789-1989, les rouages de l’histoire, Presses Universitaires de Rennes, 1996.
- MARX et ENGELS, Manifeste du Parti Communiste, Editions sociales, 1966, 94 p.
Utopisme et communauté de l’avenir, recueil de textes présentés par Roger Dangeville, Maspéro, 1976, 190 p.
- MINH Tri, Saigon à l’heure de Hanoi, 1975-1980, l’Harmattan, 2000.
- MOLNAR Miklos, Marx, Engels et la politique internationale, Gallimard, 1975.
- MORE Thomas, L’Utopie (1516), Editions sociales, 1966, 224 p.
- MORELLY, Code de la nature, ou le véritable esprit de ses lois (1755), Clavreuil, 1950.
- PASQUALINI Jean, Prisonnier de Mao, sept ans dans un camp de travail en Chine, Gallimard, 1975, 339 p.
- PHAM Huu Thien, Les orchidées ont fleuri, Concordia, 10, rue Jacob, 94502, Champigny / Marne (maison d’édition disparue). Témoignage sur le Sud-Vietnam après 1975.
- PLATON, La République, Garnier Flammarion, 1966, 507 p.
- PLUMYÈNE Jean, Le tombeau de Staline, Table Ronde, 1972, 259 p. (Vie romancée d’un étudiant communiste à la Sorbonne au début des années cinquante).
- REVEL Jean-François, Comment les démocraties finissent, Grasset, 1983, 332 p. (Cambodge pp.302-308). La grande parade, essai sur la survie de l’utopie socialiste, Plon, 2000, 343 p. (Cambodge, pp.187-9 et 194-6).
- RITTERSPORN Gábor Tamás, Simplifications staliniennes et complications soviétiques, tensions sociales et conflits politiques en URSS (1933-1953), éditions des archives contemporaines, 1988, 383 p.
- ROBRIEUX Philippe, Histoire intérieure du Parti Communiste, 4 t., Fayard, 1984. Notre génération communiste, 1953-1968, Robert Laffont, 1977, 350 p.
- ROUSSEAU Jean-Jacques, Du Contrat Social (1762), Garnier Flammarion, 1966. Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes (1755), Ed. sociales, 1977.
- ROBESPIERRE, Discours et rapports à la Convention, Julliard, coll. 10/18.
- SHORT Philip, Mao a life, A John Macrae/Owl Book, 782 p.
- SICARD Marie-Noële et Didier, Au nom de Marx et de Bouddha, Révolution au Laos, un peuple, une culture disparaissent, InterEditions, 1981, 207 p.
- SIMONS William B. & WHITE Stephen editors, The Party Statutes of the Communist World, n°27 Law in Eastern Europe, a series of publications issued by the Documentation Office for East European Law, University of Leyden, General Editor, F.J.M. Feldbrugge, 1984, Martinus Nijohov publishers, The Hague/Boston/Lancaster.
- SOBOUL Albert, Précis d’histoire de la Révolution Française, Editions sociales, 1962 (Soboul est l’auteur d’une thèse plus substantielle).
- SOUVARINE Boris, Chronique du mensonge communiste (recueil), Plon, 1998, 271 p.
- STALINE Joseph, Les problèmes économiques du socialisme en URSS, ed. du P.C.F., 19 novembre 1952.
Le marxisme et la question nationale, editions liberté, Alger, 1946.
Des principes du léninisme, conférences faites à l’université Sverdlov au début d’avril 1924, éditions sociales, 1945.
- THOREZ Maurice, Fils du peuple, éditions sociales, 1949, 253 p.
- TRUONG Nhu Tang, Mémoires d’un Vietcong, Flammarion, 1985, 348 p.
- VERGÈS Jaques, Un salaud lumineux, conversations avec Jean-Louis Remilleux, Livre de poche, 433 p., édition n°1 Michel Lafon, 1990.
- WALTER Jean-Jacques, Les machines totalitaires, Denoël, 1982, 256 p.
- WATSON George, La littérature oubliée du socialisme, essai sur une mémoire refoulée, préfacé par J.-F. Revel, Nil éditions, 1999, 220 p.
- WALL Irwin M., French Communism in the Era of Stalin, the Quest for Unity and integration, 1945-1962, Greenwood Press, Westport, London, 1983.
- Yearbook on International Communist Affairs, Hoover Institution Press, Standford University.

Sources annexes, inédites, rares, ou disponibles sur internet

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- Documentation Center of Cambodia : www.welcome.to/dccam.
- DURAND Loup, Jaraï, Denoël, Livre de poche, 1980. Roman ayant le Cambodge pour toile de fond.
- FRANCK Adolphe. Le communisme jugé par l’Histoire, depuis son origine jusqu’en 1871, Librairie E. Lachaud, 1871, 101 p. La permanence de l’idée et des effets du communisme à travers l’analyse de ses divers slogans ou expériences.
La vraie et la fausse égalité, conférence populaire de 1867 (www.chez.com/ergonisme).
Dictionnaire de Sciences philosophiques, Hachette, 1875.
- GORPHE François, Critique du témoignage, 1927. Réédité hors domaine public en 2001-2002.
- HEDER Steve, « Mistranslations in counter revolutionary propaganda », News from Kampuchea, August 1977. Article qui obligea François Ponchaud à répondre dans « Vicissitudes de la linguisitique au service de l’idéologie abstraite » (non publié).
US Strategy in Cambodia, Congressional Testimony, 1998 (www.encyclopedia.com).
Documentary evidence linking surviving senior and other leaders of the communist party of Kampuchea to crimes against humanity in Cambodia, 1975-1979 : a preliminary sampling from the holdings of the documentation center of Cambodia and other sources, may 1999.
Class, Nation and Race in Communist crimes against Humanity, theoretical and Historical Reflections on Marxist racism and violence, 2000, 58 p.
& Brian D. Tittemore, Seven Candidates for prosecution : Accountability for the Crimes of the Khmer Rouge, War Crimes Research Office, Washington College of Law, American University and Coalition for International Justice, june 2001, 129 p, format PDF (www.wcl.american.edu/pub/humright/wcrimes/khmerrouge.html).
- IN Sopheap, Khieu Samphân, agrandi et réel, 2001-2002, version dactylographiée,123 p.
- KOSAL Phat et KIERNAN Ben translators, « Ieng Sary’s Regime : a Diary of the Khmer Rouge Foreign Ministry, 1976-1979 », Cambodian Genocide Program, Yale, janvier 1997. Consultable sur le site internet comme « Pol Pot’s files » et « Son Sen’s files » : http://www.yale.edu/cgp.
- LOCARD Henri, Deux utopistes khmers en France : Thiounn Mumm & Vandy Kaonn, quelques éléments de leur vision du monde vingt ans après, Lyon, 5 juillet 1999, 64 p.
Conversations avec Ieng Sary, Mey Man, Suong Sikœun & Long Norin, liés au mouvement révolutionnaire cambodgien, 1999, 33 p.
Où en est-on du procès des Khmers rouges ?, 16 novembre 1999, 11 p.
Note de synthèse, méthodes & résultats (version abrégée), 2000, 32 p.
- LUCO Fabienne, Entre le tigre et le crocodile, approche anthropologique sur les pratiques traditionnelles et novatrices de prévention et de gestion des conflits au Cambodge, pour le compte de l’UNESCO, octobre 2001, 209 p.
- MAISONABE Edouard, La doctrine socialiste, librairie Poussielgue, 1900.
- ONG Thong Hœung, Illusions perdues, septembre 2001, inédit, 227 p. L’auteur, né en 1945 a été rééduqué par le travail de 1976 à 1978, à Takhmao, au Nord, et à Bœng Trabek à Phnom Penh.
- PHAM Huu Thien, Les Orchidées ont fleuri, 1995, Concordia, 284 p (Pham, 19 rue Basse, CH 2502 Bienne, Suisse). Sur le Vietnam du Sud après 1975.
- PROUDHON Pierre-Joseph et BASTIAT Frédéric, Intérêt et principal : discussion sur l’intérêt des capitaux, 1850, Garnier frères. Gratuité du crédit, 1850, Guillaumin. A partir d’articles de la Voix du Peuple.
- Revolutionnary Flag(s) et Revolutionnary Youth, Journaux du P.C.K. traduits par Steve Heder en 1987. Nous remercions Philip Short de nous avoir transmis des traductions qu’il fit faire pour l’année 1976.
- SHER Jacob, Enquête sur le socialisme, Enigme d’un Idéal engendrant des monstres, 1463 p. Extraits sur www.chez.com/ergonisme.
- THION Serge, « Should Pol Pot sit alone in Trial », Le Temps Irréparable, 3 juillet 1997, http://aaargh.vho.org/fran/revu/TI97/TI970627.html. Autres études et publications de Thion disponibles sur www.abbc.com/totus (ou www.abbc2.com/totus).



DOCUMENTS
Document 1. Photographies.


Document 2. « Monarchie ou Démocratie ? ». Un article de la revue l’Etudiant Khmer d’août 1952, attribué à Saloth Sar / Pol Pot.
Source: Serge Thion & Ben Kiernan, Khmers rouges ! p.357. Keng Vannsak a identifié Saloth Sar comme étant l’auteur de cet article.

Le 15 juin 1952, S.M. Norodom Sihanouk dissout le gouvernement et menace en même temps de dissoudre l’assemblée du peuple si elle s’oppose à sa prise de pouvoir. Ce coup d’Etat royal a remué tout le pays et nous incite, nous citoyens, à réfléchir à ses causes.
Certes, la constitution donne au roi le pouvoir de dissoudre le gouvernement, mais ce coup d’Etat est un acte d’injustice car le Roi bafoue les droits démocratiques et commet un acte de mépris à l’égard de l’assemblée élue qui représente légalement le peuple. Si le Roi se préoccupait réellement de l’intérêt de la nation, de la sécurité du peuple, comme il le déclare souvent dans ses discours, il ne devrait pas faire ce coup d’Etat royal en utilisant la force. Vous [c’est nous qui soulignons cette adresse au Roi] auriez dû réunir le gouvernement pour trouver les meilleurs moyens de chasser l’armée française et les complices des Français, afin d’arriver directement à l’indépendance du pays. Le roi aurait dû s’allier avec l’assemblée. Pourquoi?
L’histoire nous montre que seuls l’Assemblée et les droits démocratiques peuvent accorder quelques souffles de liberté au peuple khmer, comme par exemple à l’époque du prince Youthévong. Quand il n’y aura plus d’assemblée, le pays sera aussitôt ligoté. En 1949, le Roi régnant s’est allié avec la France, qui va continuer à rester très longtemps au Cambodge.
Cette histoire, le peuple khmer la retient et ne l’oublie pas; seuls peuvent l’oublier ceux qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels. Ce coup d’Etat du 15 juin nous montre que nous ne sommes pas du tout sous le règne d’une monarchie constitutionnelle, mais plutôt sous un régime de monarchie absolue. le Roi est absolu, il cherche à détruire les intérêts du peuple quand celui-ci se trouve dans une position de faiblesse, il s’inquiète de voir que plus un peuple est instruit, plus il s’aperçoit facilement des fautes des rois. Le roi absolu use de bonnes paroles mais son coeur reste méchant; il use de démagogie pour tromper le peuple.

I. — Qu’est qu’une monarchie? C’est une doctrine qui confie le pouvoir à un petit groupe d’individus qui ont de hautes situations professionnelles, afin qu’ils puissent exploiter la majorité des autres classes sociales. La monarchie est une doctrine injuste, aussi infecte qu’une plaie putride. L’humanité doit l’abolir. La monarchie est une doctrine absolue qui n’existe que par le népotisme. Ses défauts sont nombreux:

1. La monarchie est l’ennemi du peuple. L’histoire nous montre que, depuis que notre pays existe, nous sommes toujours dominés et exploités par la monarchie. La condition du peuple se rabaisse à celle de l’animal; le peuple, qui est considéré comme un troupeau d’esclaves est obligé de travailler sans relâche nuit et jour, pour nourrir la monarchie absolue et son sérail de courtisans.

2. La monarchie est l’ennemie de la religion. Le peuple croit que la religion est son amie, c’est pourquoi il la respecte et la place au-dessus de l’homme. Mais, depuis des temps fort anciens, la monarchie use de démagogie en faisant croire qu’elle représente aussi la religion, qu’elle respecte les dix règles royales. Pour en convaincre le peuple et l’exploiter plus facilement, la monarchie a fait composer par des poètes la légende de Preah Leak Chinavong, selon laquelle le roi a toujours possédé le droit de vie et de mort sur le peuple. Mais les bonzes éclairés ont depuis toujours très bien compris la nature de la monarchie et ont depuis toujours très bien compris la nature de la monarchie et ont trouvé des moyens d’expliquer au peuple qu’il ne fallait pas croire en elle. Ils ont composé le récit de Thmenh Chey pour montrer qu’un enfant du peuple, Thmenh Chey, peut vaincre un roi ignorant; Thmenh Chey ose s’opposer à la couronne.
La monarchie a détruit la religion bouddhique par d’autres moyens, par exemple en divisant les bonzes en plusieurs groupes, en créant un rang supérieur, celui des samdech [= monseigneurs].

3. La monarchie est amie du colonialisme. L’histoire nous montre que, depuis que notre pays est sous la dominition française, les rois khmers s’écartent de plus en plus du peuple. Leur désignation, pour accéder au trône, relève de l’autorité française. Ainsi le roi régnant n’est-il qu’un pion des colonialistes, s’alliant avec eux pour préserver la couronne et la monarchie. Il y a toujours des luttes pour le trône. Le prince Youkhantor a été exécuté par les Français qui ont confié le trône à S.M. Sisowath; les luttes de ce genre sont innombrables.[Serge Thion note que s’il est vrai que la France installait sur le trône le prétendant qu’elle préférait, il est faux de dire que le prince Youkanthor fut tué par les Français, puisqu’il s’est exilé à Bangkok et y finit paisiblement ses jours]

4. La monarchie est ennemie de la connaissance. Elle utilise tous les moyens pour que le peuple soit dépourvu d’instruction afin de lui faire croire que le roi est l’Etre suprême. Quand un peuple est instruit, il devient l’ennemi virulent de la monarchie et il veut avec acharnement son abolition. Voici des exemples:
— Notre grand maître Bouddha était très instruit; il s’aperçut vite que son père, le roi Suthotana (sanscrit: Suddhodana) s’enrichissait injustement, laissant croupir le peuple dans l’ignorance, la maladie, la famine, sans abris, sans écoles, sans hôpitaux. Bouddha décida alors d’abandonner la monarchie pour devenir l’ami de l’homme et du peuple, en apprenant aux hommes à s’aimer. [Serge Thion précise que Bouddha partit à cause de la misère du monde et non à cause de la dureté de son père]
— Le prince Youthévong, très instruit, abandonna aussi les monarchistes pour inculquer la démocratie au peuple khmer.

II. — Qu’est-ce qu’une démocratie? C’est un régime qui confie le pouvoir à une majorité issue du peuple. Ainsi la démocratie est-elle totalement contraire à la monarchie. Ces deux régimes sont ennemis et ne peuvent cohabiter, comme le prouve le coup d’Etat royal du 15 juin. L’histoire montre que ces deux régimes s’opposent toujours et que la paix ne s’instaure que quand la monarchie a disparu. La révolution de 1789 en France, sous la direction de Robespierre et Danton, a dissous la monarchie et exécuté le roi Louis XVI.
La révolution de 1917 en Russie, le peuple ayant Lénine et Staline comme guides, a totalement aboli la monarchie.
La révolution de 1924 en Chine, le peuple étant sous la direction du docteur Sun Yat-Sen, a aboli la monarchie et toute la famille impériale.
La démocratie est un régime que les peuples de tous les pays adoptent maintenant; elle est aussi précieuse que le diamant et ne peut être comparée à aucun autre régime. C’est pourquoi le peuple khmer chante: " Le régime démocratique, dans le monde d’aujourd’hui, est comme un fleuve qui descend de la montagne en suivant des pentes que personne ne peut barrer... " Le régime démocratique relève de la morale bouddhique parce que notre grand maître Bouddha fut le premier à l’avoir enseignée. Ainsi, seul le régime démocratique pourra sauvegarder la valeur profonde du bouddhisme.

III. — Le coup d’Etat royal. Ce n’est pas la première fois que S.M. Norodom Sihanouk abuse de la volonté du peuple khmer. Nous pouvons constater que, quand le peuple est faible et se laisse faire, le roi profite de l’occasion pour mépriser la constitution, comme cela s’est produit en 1949 quand il a essayé de camoufler son absolutisme. Mais, ne pouvant plus se camoufler, il a pris, le 15 juin, la décision injuste de faire un coup d’Etat, au mépris même de ses amis monarchistes, dont certains se retrouvent en prison.
La question qui se pose est de savoir sur quelle force le Roi s’appuie pour faire ce coup d’Etat.
Huy Mong déclare dans Le Monde que ce coup d’Etat n’est soutenu par aucun pays étranger, mais nous, nous répondons ceci:

1. Ce coup d’Etat est le fait du pouvoir colonialiste français. Les preuves se trouvent dans le discours royal du 4 juin, lors de la réunion du Conseil du royaume. Nous en relevons les passages suivants: " J’ai (le Roi) rencontré récemment M. Vincent Auriol [président de la République, précisé par Serge Thion, comme les autres remarques entre crochets de ce paragraphe], celui-ci m’a confié les affaires de S.E. Son Ngoc Thanh... Récemment aussi, M. Letourneau [ministre des Etats associés] a partagé mon avis et m’a promis d’alléger certaines clauses [sur l’indépendance] si un futur gouvernement [khmer] était disposé à réprimer les résistants [issarak*] et d’assouplir encore ces clauses dès que la guerre aura pris fin. " Dans le message royal adressé au peuple, vous avez déclaré que " nous pouvons compter sur l’aide que nos alliés français et américains nous apportent. "
Tout cela prouve clairement que ce coup d’Etat a été soutenu par le colonialisme français.

2. Le coup d’Etat est l’œuvre de la monarchie. D’autres preuves peuvent être trouvées dans les messages royaux: " Ayant reçu en héritage cette monarchie qui date de seize siècles, pour gouverner le peuple... " (message à l’adresse des étudiants). " Même si je dois devenir simple citoyen, je défendrai toujours la monarchie " (discours du Roi devant les étudiants à Paris). Tous ces discours du Roi prouvent bien que le coup d’Etat s’est fait dans le seul intérêt royal.

IV. — Le gouvernement. S.M. Norodom Sihanouk est à la tête du gouvernement issu du coup d’Etat. Les autres ministres sont des courtisans qui ne connaissent rien à la politique et ignorent les malheurs du peuple. Tout le monde doit bien réfléchir au sort du peuple khmer qui n’a même plus la liberté de tenir de réunion de plus de quatre personnes.

V. — Le programme du gouvernement. Les discours du roi montrent clairement que le programme du nouveau gouvernement pour la période de trois ans où le roi détiendra le pouvoir absolu [et au terme de laquelle il promet l’indépendance], est divisé en deux parties:
1° Dans les deux premières années, faire la guerre aux insurgés (les patriotes nationaux)[la politique de "pacification"]
2° La troisième année, négocier avec la France qui promet d’accorder une indépendance complète. ["l’indépendance pleine et satisfaisante". Une autre partie est aussi la remise en ordre de l’économie et des finances]
Un tel programme ne vise qu’à bâillonner le peuple, à arrêter et expulser ceux qui osent s’opposer à la politique du Roi. Ensuite, il vise la dissolution des partis politiques qui s’opposent aux intérêts du trône, car les partis politiques ne se taisent pas. Enfin la politique du roi est de provoquer une guerre civile qui brûlera tout, même les pagodes. Les bonzes, le peuple, les fonctionnaires connaîtront de douloureuses séparations familiales, ils verront leurs parents, leurs femmes et leurs enfants écrasés par les chars, brûlés par le napalm; les récoltes seront détruites. L’armée colonialiste, que la monarchie absolue a déjà appelée à la rescousse, a déjà commis des actes de pillage et de violence sur les femmes... Dans l’administration, les colonialistes seront les maîtres, comme auparavant.
La question se pose alors de savoir qui sera le vainqueur des deux premières années de cette guerre destructrice. A supposer que la monarchie parvienne à réprimer les patriotes nationaux, la question est de savoir si, la troisième année, le Cambodge obtiendra son indépendance. L’histoire a montré que le roi qui fait appel à l’aide du Siam doit rendre hommage au Siam, que le roi qui fait appel à l’aide de la France doit rendre hommage à la France. Ainsi, le Roi Norodom Sihanouk qui a demandé à la France de l’aider doit un respectueux hommage à la France et doit laisser les colonialistes lier le Cambodge à la France par des traités qui leur permettront de dominer le Cambodge pour toujours.

Khmer Originel



Document 3. Articles du journal Samaki (Concorde) auquel ont collaboré Tou Samouth et Pol Pot, 1954.
Le bi-hebdomadaire dirigé en 1954 par Van Pean est qualifié par les services secrets du Haut Commissariat au Cambodge de « nationaliste » ou de « communisant » [12].

— 24 novembre 1954, n°1 de la nouvelle série.

Nouveau chemin
Après 90 ans de misère, notre nation voit enfin la lumière. Le peuple khmer tout entier a lutté durement. Cette lumière nous vient de l’accord récemment conclu à Genève. Grâce à lui, la paix totale est revenue dans notre pays, notre indépendance et notre souveraineté nationale sont complètes, les troupes étrangères ont évacué notre sol, tous les citoyens ont le droit de voter et d’être éligibles. Mais en vertu de cette accord, notre nation n’a pas le droit de participer à un pacte de défense.
Les trois points essentiels que comportent l’accord consolident la situation de notre peuple, et lui permettent en outre de connaître paix et prospérité. Il faut que tous ces points soient respectés.
Mais pour le moment, la tâche n’est pas encore finie. Ce bien national si précieux que nous venons d’obtenir, comment le préserver? C’est dans deux domaines que nous devons concentrer nos efforts, politique intérieure et politique extérieure.
Politique intérieure:
Pour pouvoir concentrer les biens et les forces du peuple, la politique intérieure doit reposer sur les sept points suivants: politique économique, sociale, culturelle, religieuse, problème des minorités, problème des étrangers.
Etudiant chacun de ces sept points principaux, la politique intérieure doit avoir pour but d’atteindre l’indépendance nationale et la souveraineté interne, c’est là sa tâche essentielle [13].
L’indépendance est la source de la vie d’une nation. D’autre part, sans la souveraineté et la démocratie, les citoyens n’ont aucune dignité. Lorsque la population est privée de liberté et de démocratie l’amour de la patrie s’affaiblit et l’indépendance ne repose plus alors sur aucune base stable. Sauvegarder la nation, l’empêcher de tomber sous une domination étrangère, permettre à chaque citoyen de jouir de sa liberté doit être l’objectif principal de la politique intérieure. Sur le point économique, l’Etat doit:
- créer des banques nationales, s’occuper de la monnaie nationale.
- créer des établissements, des compagnies de commerce, de transport (commerce de riz, exploitation forestière, mines, pêche).
- aider les populations à stabiliser leurs industries, redresser le commerce national, établir des lois pour réglementer le contrôle des marchandises.
- enseigner aux fermiers les méthodes modernes soit en leur fournissant le matériel, soit en creusant des canaux, en construisant des barrages et en poursuivant les usuriers qui assassinent nos paysans.
Telle est la lutte de la politique économique nationale.
En appliquant tout ce que nous venons de dire, nos compatriotes auront les moyens de se lancer dans la grande industrie et le grand commerce et d’améliorer notre agriculture dont dépend la vie de la plupart de nos compatriotes.
(Au fur et à mesure) que l’économie avance, les problèmes sociaux sont plus rapidement résolus.
Sur le plan social il nous faut améliorer le standard de vie de nos compatriotes et principalement celui des travailleurs manuels. Il faut ensuite étudier les problèmes de l’opium et de l’alcool. Enfin il faut que les femmes jouissent d’une complète égalité avec les hommes et que la vie des enfants soit partagée.
Sur le plan culturel nous devons nous organiser convenablement, c’est-à-dire que nous devons utiliser officiellement notre langue nationale. Les procédés d’enseignement doivent être spécifiquement khmers et être en conformité avec les derniers progrès de la technique. La religion qui est la base morale de notre peuple doit être respectée et adorée.
Préoccupons-nous enfin des gens des minorités vivant sur notre sol : ces hommes doivent avoir le droit et les moyens de vivre convenablement.
Nous devons enfin respecter les intérêts des étrangers vivant dans notre pays conformément à la loi du pays. C’est là une question d’importance : nous aurons ainsi la possibilité de défendre les intérêts des Khmers vivant à l’étranger.
Politique extérieure:
La politique extérieure dépend également de notre politique étrangère qui doit porter sur : la paix et les relations internationales.
Ne pas accepter que la guerre étrangère se déroule sur le sol khmer, ne participer à aucun pacte militaire, sont les seuls moyens de vivre en paix. Il faut établir des relations avec tous les pays étrangers du monde, notamment avec la France et les pays du Sud-Est asiatique : relations diplomatiques, économiques et culturelles. Toutes ces nations et la nôtre devrons mutuellement respecter leur souveraineté nationale et leur territoire. Ne pas commettre d’agression et ne pas avoir en vue leurs seuls intérêts personnels. Ces relations sont établies de façon que chacun des partenaires y trouve son avantage :
Tout ce dont nous avons parlé jusqu’à maintenant ne pourra cependant être réalisé que par l’union de tout le peuple khmer. Le gouvernement constitue le soutien central et le peuple la force. Si le gouvernement et le peuple tout entier quelles que soient les couches sociales s’unissent étroitement, notre nation connaîtra immanquablement la prospérité et le progrès.

— 25 décembre 1954.

L’union c’est la vie, la discorde c’est la mort [slogan Vietminh]

L’union est la chose la plus indispensable à l’homme: car l’union c’est la vie, tandis que la discorde c’est la mort. C’est pour cette seule raison que les vieux de chez nous aiment souvent à raconter l’histoire du faisceau de baguette étroitement lié qui symbolise cette union [cette image est empruntée au Vietminh]. Solidement liées en une grappe les baguettes ne sont pas facile à briser. Elles résistent beaucoup plus que lorsqu’elles sont isolées; l’union fait la force. Aussi chaque nation, chaque société, chaque famille qui voit en son sein s’élever la discorde ne peut-elle résister au mépris et aux menaces des gens malhonnêtes. Rappelons-nous qu’au moment où la nation khmère vivait sous la domination des colonialistes, ces derniers avaient étroitement utilisé des moyens politiques, pour diviser notre peuple en clans. Se haïssant et se querellant sans cesse, les hommes de la garde indigène attaquaient les tirailleurs, les élèves du lycée attaquaient ceux du collège technique, les fonctionnaires méprisaient les techniciens, et même nos bonzes se sont divisés en sectes, source perpétuelle de conflits. Autre chose qu’il convient de noter, sur le plan de la politique en Indochine, nul n’ignore que les colonialistes avaient habilement manœuvré. Ils envoyaient les Khmers soumettre les Vietnamiens, et les Vietnamiens combattre les Khmers, selon une bonne formule: diviser pour régner.
Aujourd’hui, grâce aux efforts déployés par le peuple khmer qui, uni, a résisté et lutté contre la domination de l’ennemi, la nation khmère a réussi à obtenir paix et indépendance conformément aux accords de Genève.
Compatriotes! Il est temps de consolider cette union et notre force tant physique qu’intellectuelle, sachant que l’indépendance et la paix, buts de nos efforts, sont loin d’être parfaitement solides.
Il est de notre intérêt de prendre bien garde aux manœuvres politiques de ceux qui cherchent toute occasion propre à nous asservir. La solidité de notre indépendance et celle de la paix dépend uniquement de notre union et de notre effort.
Alors le gouvernement, le Roi, les hommes d’Etat et le peuple tout entier doivent s’unir étroitement en vue de sauvegarder l’indépendance et la paix, de parachever notre démocratie et d’augmenter nos efforts sur le plan du relèvement social.
Evitons querelles et conflits entre nous, ils n’aboutissent qu’à ruiner la nation khmère.


Document 4. Courrier de Sieu An (sans doute Sien An), en provenance de la Régie Nationale de Phnom Penh à Tep Saravouth, habitant le 59 bd Jourdan à Paris (maison d’Indochine de la Cité Universitaire Internationale), 5 mai 1950 [14].

Mon très bon Saravouth,
J’ai bien reçu le journal et vos nouvelles. Je suis très heureux d’apprendre qu’en France, on vient de créer une autre association. Il en est ainsi au Cambodge où un nouveau parti politique dit "Parti du Peuple" créé par Monsieur Sam Sary vient se juxtaposer à d’autres partis. J’ai vu les statuts de ce Parti. Il est d’inspiration communiste. Seulement le manifeste n’est pas encore soumis à l’approbation de Sa Majesté, car Monsieur Sam-Sary est malade. Selon lui, il attache peut d’importance à la légalisation du manifeste, car le Parti existera toujours. J’ai consulté mes anciens camarades de la classe de philosophie tels que Ieng Sary, Rath Samoeun, et beaucoup d’autres élèves. Nous comptons adhérer à ce nouveau parti, car le manifeste nous satisfait. Quelle est donc votre opinion? D’après certaines constatations, les jeunes sont attirés par le régime communiste, parce que, jusqu’ici le régime politique actuel ne leur paraît pas acceptable.
Or, comme le statut du nouveau Parti est d’inspiration communiste, Monsieur Sam Sary, par cette création nouvelle, semble avoir recouvré l’estime des jeunes qui détestent Monsieur Sam Nhean, son père. En réalité, Monsieur Sam Sary est innocent. Maintenant, il semble qu’il peut réussir.
Ici, beaucoup de gens ont très bien compris Mao Chhay. Croyez que la majorité des étudiants de la prochaine promotion adhérerons à l’Association des Cambodgiens de France. Ils connaissent le caractère de Ea Sichau. Ieng Sary, Rath Samoeun seront du côté de Mao Chhay s’ils partent cette année en France. Je le leur ai bien recommandé.

Document 5. Statuts provisoires du Parti Révolutionnaire du Peuple du Cambodge, 1952 [15].

Les statuts du P.R.P.C., traduits du vietnamien (Nhan Dan Cach Mang Dang Cao Mien), susscitent ces commentaires des services de sécurité français : « bien qu’adaptés à la situation politique au Cambodge et synthétisés, [ces statuts] sont sensiblement les mêmes que ceux du "Parti ouvrier vietnamien" et du "Parti de l’Indépendance Laotienne" créés presque en même temps que lui. Ils prônent la même "discipline librement consentie", la démocratie populaire étant la doctrine du parti. La critique et l’auto-critique sont préconisées pour maintenir l’unité de l’idéal et de l’action du groupement ».

NOM DU PARTI : PARTI REVOLUTIONNAIRE DU PEUPLE DU CAMBODGE

IDEAL ET BUT DU PARTI : Ce parti est l’armée d’avant-garde du peuple du Cambodge englobant dans son sein des patriotes et des démocrates sincères qui se font le plus remarquer par leur loyauté, leur ardeur et leur esprit de sacrifice dans les rangs de la résistance, qui dirigent actuellement le peuple dans la lutte pour chasser les colonialistes et qui travaillent à rendre le Cambodge entièrement indépendant, unifié, riche et puissant.
La doctrine du parti est la démocratie populaire.
Le parti est régi par une discipline librement consentie et sévère; il use de la critique et de l’auto-critique pour maintenir l’unité de son idéal et de son action.

MISSION POLITIQUE DU PARTI : La mission politique primordiale du parti est de faire l’union de tout le peuple khmer dans le front issarak, de resserrer les liens étroits avec les peuples viêtnamien et laotien, de s’assurer le soutien unanime du peuple khmer et de tous les peuples du monde victimes de l’oppression, d’entreprendre avec énergie la lutte armée contre les colonialistes français envahisseurs du pays, les interventionnistes américains et les fantoches, leurs satellites, d’activer le développement et la consolidation du pouvoir révolutionnaire anti-impérialiste et de bâtir un Cambodge entièrement indépendant.

MEMBRES :

Article 1er - Est admise comme membre du parti, toute personnes âgée de plus de 18 ans, sans distinction de race, de classe sociale, de sexe, de religion, qui en accepte les principes fondamentaux et les statuts, qui consent à participer aux activités de la cellule, exécute ses décision et paie les cotisations mensuelles.
Article 2 - CONDITIONS D’ADMISSION :
a) - les ouvriers et agriculteurs pauvres ayant pris part pendant plus de trois mois aux oeuvres de la résistance, présentés par un membre titulaire, proposés par la cellule et approuvée par les échelons supérieurs doivent encore subir un mois de stage probatoire.
b) - les intellectuels, les petits propriétaires des villes et les petits commerçants qui ont participé pendant plus de six mois à la lutte contre les Français, présentés par deux membres titulaires et approuvés par les échelons supérieurs, doivent subir troismois de stage probatoire.
c) - les personnes membres d’autres partis politiques, ayant pris part pendant plus de six mois aux activités de la résistance présentées par des membres titulaires d’un an plus âgées qu’elles.
d) - tous les membres ont le droit de commenter les activités du parti. Quand un problème est présenté à l’examen de tous les membres, les comités du parti, aux échelons inférieurs, peuvent le discuter. Cependant après levote procédé selon le principe démocratique ou après la résolution prise par l’échelon supérieur, tous les membres doivent s’y conformer et l’exécuter.
e) - tous les membres des échelons directeurs du parti sont désignés par la conférence des échelons du parti. L’organisme directeur le plus élevé du parti est la grande assemblée nationale du parti. L’organisme le plus élevé de chaque commission du parti est la conférence des représentants de cette commission du parti. L’organisme le plus élevé, intermédiaire entre la Grande Assemblée Nationale et la Conférence des représentants de chaque commission du parti est le comité exécutif dont les membres sont désignés par les deux plus élevés organismes ci-dessus.
Article 8 - Dans les circonstances exceptionnelles où ces organismes ne peuvent se réunir, le comité exécutif est désigné par l’échelon supérieur.
Article 9 - Pour faciliter la bonne marche des travaux de direction, les échelons peuvent, suivant les circonstances, former des comités auxiliaires tels que le comité de formation et de propagande, le comité militaire, le comité des affaires du parti, le comité des démarches auprès de la population, etc... afin de les éclairer de leurs initiatives sur les questions techniques.

Article 10 - REPARTITION DU TRAVAIL DANS LES COMITES DES ECHELONS

a) - Le secrétaire est chargé de contrôler les délégués dans l’exécution des missions confiées par le comité de l’échelon, les délégués responsables des différentes branches d’activité de l’échelon peuvent exposer les résultats de leurs travaux devant le comité de l’échelon.
b) - Tout comité exécutif composé de plus de cinq membres doit désigner un comité permanent pour résoudre les affaires quotidiennes.
c) - Le comité permanent se compose de trois à cinq membres selon le nombre des délégués.

ORGANISME CENTRAL DU PARTI

Article 11 - La grande assemblée nationale du parti doit se réunir une fois tous les deux ans pour l’élection du comité exécutif central du parti. En raison des circonstances particulières, cette périodes peut être prolongée ou abrégée. L’effectif du comité central est fixé par la grande assemblée. Le comité exécutif central au complet de ses membres se réunit en conférence une fois tous les semestres; il convoque une fois l’an, en conférence, tous les cadres du pays pour discuter et décider de la marche des affaires.

ORGANISMES A L’ECHELON SECTEUR (miên), PROVINCE (khet), VILLE (thành) ou DELEGATION (srok)

Article 12 - Les délégués à la conférence aux échelons secteur, province, ou ville du parti doivent se réunir une fois tous les ans pour l’élection du comité exécutif à l’échelon secteur, province ou ville du parti. Les délégués à la coférence à l’échelon srok du parti doivent se réunir une fois tous les six mois pour l’élection du comité exécutif à l’échelon srok.
L’effectif des membres des comités exécutifs à échelons secteur, province ou ville, srok, du parti se compose de 3 à 9 membres titulaires et de 1 à 2 membres suppléants.
La conférence de tous les comités exécutifs à l’échelon secteur province ou ville se tient une fois tous les trimestres et la conférence des comités exécutifs à l’échelon srok une fois tous les mois.

CELLULE

Article 13 - L’unité d’organisation du parti est la cellule. Dans les campagnes, prendre le khum comme unité; dans les villes prendre la rue; dans les entreprises prendre l’atelier ou la germe, dans l’armée prendre le "trung doi" ou le "dam doi" suivant les formes d’organisation et d’activités de l’Armée.
Dans les branches militaire, politique, économique, etc. il y a des unités spéciales importantes. Ces cellules qui sont dirigées directement par le comité central s’appellent cellules spéciales.
Article 14 - Toute cellule composée de plus de trois membres titulaires est une cellule officielle. Toute cellule composée de moins de trois membres titulaires est considérée comme cellule de réserve. Toute cellule comportant de nombreux membres peut selon les circonstances se subdiviser en "tiêu-to" (petites cellules).
Les petites cellules étant des organismes de la cellule, doivent se conformer aux directives de la celule et se réunir deux fois par mois. les cellules,comportant de nombreux membres et subdivisées en petites cellules doivent se réunir une fois par mois. Les petites cellules se réunissent deux fois par mois.
Article 15 - MISSION DES CELLULES :
a) - s’occuper de l’augmentation du nombre des membres, de leur éducation et de la propagande en faveur du parti.
b) - enquêter sur la situation de la population, la secouer de sa torpeur, l’éduquer, l’instruire, la diriger dans la lutte, diriger les différentes activités administratives et militaires du secteur ainsi que d’autres organisations populaires.
Article 16 - La conférence plénière de la cellule désigne un secrétaire. Cette désignation se renouvelle une fois tous les trimestres. Pour les cellules composées de 3 à 7 membres, un secrétaire suffit. Pour les cellules de plus de 7 membres, un comité exécutif de la cellule sera élu. Ce comité exécutif de la cellule de plus de 7 membres doit se réunir une fois par semaine.
Article 17 - MISSION DU COMITE EXECUTIF DE LA CELLULE.
a) - contrôler l’exécutiondes instructions, des décisionns des échelons supérieurs et des décisions de la conférence de la cellule.
b) - préparer et convoquer les conférences de la cellule.
c) - rapport à l’échelon supérieur de la situation de la cellule.
d) - organiser la formation des membres de la cellule.
e) - tenir à jour le budget de la cellule.

GROUPEMENT DIRECTEUR DU PARTI "DANG DOAN"

Article 18 - Le Groupement directeur du parti comprend des membres du parti qui sont aux échelons de Commandement des services d’autorité des organisme administratifs, des organisations populaires révolutionnaires et anti-révolutionnaires qui ont reçu les instructions du comité exécutif du parti et qui ont mission de réaliser les directives du parti dans toutes ces branches d’activité.
Le Groupement directeur du parti d’un échelon est à la disposition du comité exécutif de l’échelon correspondant qui le dirige. Quand le comité exécutif discute des questions se rapportant au Groupement directeur la présence des délégués de ce Groupement directeur est indispensable à la manifestation des initiatives.
Les résolutions prises par le Comité exécutif doivent être exécutiées par le Groupement directeur. Dans le cas de divergences de vues entre le Groupement directeur et le comité exécutif, le premier a le droit de demander au comité exécutif de l’échelon supérieur de trancher la question.
Le Groupement directeur deu parti doit discuter avec le comité exécutif du parti de tous les problèmes soulevés dans les organisations populaires.

RECOMPENSES ET SANCTIONS

Article 19 - Méritent d’être félicités ou récompensés par l’échelon supérieur les membres :
a) - qui se font remarquer par leurs nombreuses initiatives, qui ont accompli brillamment leur mission et qui ont réussi, dans des circonstances difficiles et délicates, à concrétiser les décisions de parti.
b) - qui sont courageux, animés de l’esprit de sacriice, qui méprisent les peines, les soucis et les dangers.
c) - qui vivent en grande intimité avec la population et qui, par leur tact, conquièrent sa sympathie et son admiration.
d) - qui sont animés d’un esprit d’amendement personnel, d’une avidité pour l’éducation révolutionnaire et d’une passion pour ses études.
Article 20 - La discipline du parti est une discipline librement consentie et de fer s’appuyant sur les points suivants:
- la minorité doit s’incliner devant le verdict de la majorité.
- l’échelon inférieur devant l’échelon supérieur.
- les membres du parti devant le comité central du parti.
Tout membre ou tout cadre qui se livre à des activités préjudiciables au travail du parti et à ses organisations telles que : inobservance des décisions prises par la majorité, par l’échelon supérieur ou par le comité central, abandon de ses devoirs, atteinte au prestige et à l’honneur du parti, provoquer des dissenssions, former des clans, dévoiler les secrets du parti, commettre des erreurs dans l’accomplissement des missions, détournement et extorsion de fonds, refus de payer les cotisations, absence sans motifs valables, sera puni, selon la gravité de ses fautes, des peines suivantes:
- Sanctions contre les cellules : critique, rremaniement d’une partie des membres de l’organisme directeur, dissolution ou réorganisation de la cellule.
- Sanctions individuelles : critique, avertissement, retrait de la mission confiée, expulsion du parti.
Article 21 - Chaque fois qu’une sanction est portée contre un organisme ou contre un membre du parti, on doit en exposer les motifs. Toutes personne, frappée de la sanction peut en interjeter appel à l’échelon supérieur. Les organismes qui reçoivent de telles requêtes n’ont pas le droit de les détenir par devers eux et doivent les transmettre sans retard à l’échelon supérieur
En vue de l’expulsion d’un membre du parti, la cellule doit se réunir pour arrêter sa décision qui doit recevoir l’approbation de l’échelon supérieur.
Article 22 - Les récompenses et les sanctions prises contre un des membres sont destinées à son éducation personnelle ainsi qu’à celle d’autres membres et de la masse; aussi sont-elles appliquées avec justice et équité.

FINANCES

Article 23 - Les Finances sont alimentées par les cotisations des membres, apr les colletes et les dons recueillis auprès de la population et des membres.
La cotisation mensuelle est fixée à 1 piastre. Les membres trop pauvressont exonérés partiellement ou entièrement de ce paiement. Tous les mois, les cellules doivent verser le tiers du montant des cotisations mensuelles à l’échelon supérieur.
Article 24 - Ces stauts sont provisoires. Ils ne peuvent cependant être abrogés que par la Grande assemblée nationale du parti. Ils entrent en vigueur jusqu’à la prochaine réunion de cette assemblée.

Document 6. Notice de renseignement sur Son Ngoc Minh émanant du Service Français de Sécurité au Sud-Vietnam, Saïgon, 8 août 1953 [16].
Ce document renforce l’impression des Français que la veine bouddhiste entretenue par les révolutionnaires khmers dans les années cinquante, était une manipulation des communistes vietnamiens dès les années trente [17]. Pourtant, si son nom était une fabrication destinée à rappeler l’image héroïque de Son Ngoc Thanh, sa qualité d’achar semble avoir été réelle comme celle de Tou Samouth, alias achar Sok, qui, selon d’autres sources n’avait adhéré au P.C. Indochinois qu’en 1945 [18]. Son Ngoc Minh est mort à Pékin en 1972.

- Né vers 1914 au Cambodge.
- De 1930 à 1931 est pêcheur au Grand Lac (Cambodge).
Adhère au P.C.I. en 1932 et effectue des missions secrètes en territoire Khmer.
- En 1936 est employé à l’imprimerie "Dong Phuong" à Mytho, où un vietnamien lui enseigne les principes de la doctrine communiste.
- Sur ordre du P.C.I. et sous le pseudonyme de THACH CHOEUN, se fait bonze à la pagode de TAKEO, puis de ONNALEM (Phnom Penh), en 1937. Cette position lui permet de se livrer facilement à la propagande auprès de la population.
- Est nommé en 1940 chef du P.C. de la province de Svairieng (Cambodge).
Entretient des relations suivies avec les dirigeants du P.C.C. à Trang Bang (Tayninh).
- Se réfugie au Siam en 1941.
- En 1942, revient au Cambodge où il adhère au Comité des Meneurs du Meeting des Bonzes cambodgiens.
- Recherché par la Sûreté en 1945, se réfugie dans la province de Soctrang.
- Rejoint Phnom Penh après les événements de mars 1945 et fait partie du gouvernement Son Ngoc Thanh institué par les japonais. Assure les fonctions de Chef du comité de Protection des Cambodgiens de Cochinchine.
- De 1946 à 1947, se réfugie à nouveau dans les provinces de Rachgia et de Soctrang.
- Chargé de missions par le Vietminh en 1948, dans l’Ouest du Nambo, fait des conférences itinérantes en vue de constituer un "Front résistant des Cambodgiens libres", au sein du Vietminh.
- Sur la proposition du Front "Viêt-Miên" (Vietnamo-Cambodgien) et sur décision des Issaraks, est élu président du Comité Central de libération du Cambodge, le 19/09/1950.
- En juin 1952 aurait participé à Nui-Trao (Hatien) à une conférence pour la réorganisation militaire et administrative du Cambodge libre.
- Aurait également assisté, dans la première quinzaine de novembre 1952, à une réunion des Comités de Commandement Militaire du Cambodge et du Sud-Vietnam, dans la Plaine des joncs.

Document 7. Communiqué de l’U.E.K. sur la situation du Cambodge en 1962.
Ce texte illustre bien le mélange de soutien à Sihanouk et d’alliance avec les forces socialistes qui tenait lieu de ligne à l’association.

Après le Laos et le Sud-Vietnam, les impérialistes américains se préparent à transformer le paisible Cambodge en un nouveau champ de bataille.
Depuis que notre pays a adopté une politique de Paix, d’Indépendance Nationale et de Neutralité conformément aux cinq principes de Coexistence Pacifique c’est-à-dire depuis 1956, les impérialistes américains et leurs satellites de la SEATO n’ont cessé de vouloir renverser cette politique et de transformer notre pays en pays vassal.
Les principales étapes de ces interventions américaines sont les suivantes:
1956 - Occupation de la localité de Preah Vihear par des troupes thaïlandaises jusqu’à nos jours.
1958 - Occupation dune partie de notre province de Stung Treng par les troupes régulières du Sud-Vietnam. A ce moment, l’unanimité et la détermination du peuple khmer d’une part, le poids de la Chine Populaire d’autre part ont mis en fuite les troupes de Diem.
1959 - Complot du Général traître Dap-Chhuon, de Sam-Sary et de Son Ngoc Thanh, complot extirpé à temps. Attentat contre leurs Majestés le Roi et la Reine au Palais Royal. Après ces échecs, l’Ambassade américaine en personne monta de toutes pièces un prétendu complot communiste contre la personne de S.A.R. Prince Norodom Sihanouk. Depuis, il a été démontré que le principal accusé, Rath-Vat, qui se déclare à qui veut l’entendre qu’il est communiste, est un agent des impérialistes américains.
1960 - Les impérialiste américains sont occupés par le travail de réorganiser des réseaux de comploteurs à l’intérieur du Cambodge après les échecs de 1959 et par l’intervention au Laos. En même temps, les autorités pro-américaines de Diem menaient une répression contre la minorité khmère du Sud-Vietnam accrue.
1961 - Après les échecs manifestes de leur politique agressive au Laos et au Sud-Vietnam, à cause des luttes de plus en plus résolues et acharnées des peuples de ces pays, les impérialistes américains et leurs satellites, au lieu d’en tirer les conclusions de simple bon sens et de tenter de régler pacifiquement les problèmes de la Péninsule Indochinoise, se préparent à lancer à la saison sèche une nouvelle offensive fasciste sur toute l’Indochine et à mettre à feu et à sang cette région du monde.
Les événement au Cambodge actuellement ne sont que le prélude à une action générale en vue de saper la politique de Paix, d’Indépendance Nationale et de Neutralité et par suite de renverser le Gouvernement dirigé par le Prince Norodom Sihanouk et de la remplacer par un régime fasciste et docile aux impérialistes américains à l’image du régime Boun-Oum, Phoumi au Laos, ou Diem au Sud-Vietnam ou Sarit Thanarat en Thaïlande.
Mais encore une fois, l’Union, la détermination et la vigilance du peuple khmer avec l’appui de tous les peuples du monde et en particulier des pays socialistes sauront déjouer ces nouveaux plans des impérialistes américains.

Document 8. « L’Union des étudiants Khmers et le communisme », Réalités Cambodgiennes, mars 1962.
L’article qui critique les arrières-pensées politiques de l’U.E.K. est sans doute inspiré par Sihanouk qui a pris la décision de ne plus accorder de bourse aux étudiants cambodgiens désirant partir en France.

L’Union des Etudiants Khmers, dont le siège est à Paris a tenu, à la fin du mois dernier, son assemblée générale. Au cours de cette assemblée, un certain nombre de résolutions, relatives à des sujets divers, ont été adoptées toutes à l’unanimité.
Le premier de ces textes est dit "d’Orientation générale". Il déclare après avoir réaffirmé que seule la politique de paix, d’indépendance et de neutralité du Prince Sihanouk est conforme aux aspirations profondes du peuple khmer que "seule une lutte résolue contre les impérialistes américains et leurs agents est la seule voie permettant de préserver la Paix, l’Indépendance et la Neutralité du Cambodge".
Nul n’ignore plus que l’U.E.K est depuis fort longtemps noyautée par les communistes. Cette motion "d’orientation générale" constitue une nouvelle preuve de cet état de fait. Elle passa, en effet, complètement sous silence les menaces que font peser sur notre pays les agents du "Pracheachon", valets du Vietminh et ce, plusieurs semaines après que le Chef de l’Etat eut annoncé, dans son discours de Kompong-Cham l’arrestation de quinze agents communistes et la découverte d’un complot de subversion générale inspirée et organisée par des communistes étrangers.
Pourquoi l’U.E.K. est-elle complètement muette à ce sujet? Nous ne le savons que trop bien: c’est uniquement parce qu’elle n’est en fait qu’un instrument entre les mains de l’impérialisme communiste qui l’utilise à son gré pour servir uniquement ses propres desseins sans se soucier le moins du monde des intérêts supérieurs du Cambodge.
Pour les valet de l’U.E.K. et pour leurs maîtres, notre neutralité n’est pas autre chose qu’un moyen de camoufler leur sinistre travail de désunion et de sape, prélude à l’anarchie et à la communisation totale du pays qui est leur but suprême.
Que certains de nos jeunes compatriotes, étudiants en France, à priori d’une intelligence au-dessus de la moyenne, se prêtent à ce jeu sinistre nous navre.
Si ces lignes que nous venons d’écrire les laissent sceptiques, qu’ils veuillent bien tenter une expérience très simple. Nous leur suggérons, à l’occasion d’une prochaine réunion de l’U.E.K., de tenter de faire adopter une résolution dans laquelle il sera dit "que seule une lutte résolue contre les impérialistes américains et l’impérialisme communiste et leurs agents extérieurs et intérieurs, est la seule voie permettant de préserver la paix, l’indépendance nationale et la neutralité...".
Si une telle résolution est adoptée alors, nous réviserons notre jugement sur l’U.E.K. Mais en attendant, nous continuerons de considérer que l’U.E.K. n’est qu’un organisme communiste étranger de désunion au service d’une cause qui n’est pas celle du Cambodge indépendant et neutre.

Document 9. « La tiare royale ». Traduction d’un dialogue antimonarchique paru dans le Bulletin de l’A.E.K., n°14, août 1952.
Le ministre de l’Intérieur cambodgien demandait de saisir ce bulletin sur l’ensemble du territoire. On y reconnaît Sihanouk dans le rôle de l’enfant, la princesse Kossamak, dans celui de la Mère, et Yem Sambaur derrière Sambo. En juin 1952, Yem Sambaur, un fidèle de Sihanouk et ancien chef de gouvernement aux ordres de Sihanouk qui avait gouverné par décret de septembre 1949 à mai 1950, avait été arrêté une nuit par les démocrates qui se sentaient menacés par un renversement [19].

Dans le Palais se trouvent l’enfant et sa mère. La mère paraît perturbée et en colère. Elle dit à son enfant :
La Mère — Le Roi est-il fâché ?
L’enfant — Non. Je viens de monter à Cheval. Nieng Liev et toutes les femmes du Roi vont bien. Demain soir, j’organise un bal où seront invitées de belles jeunes filles (Il regarde sa mère fixement dans les yeux et lui adresse la parole) : Es-tu triste, as-tu de graves problèmes ?
La Mère — Est-ce que le Roi sait que le gouvernement démocrate a ordonné aux services secrets de perquisitionner dans la maison de Sambo, y a trouvé des armes et mis Sambo en détention chez un de leurs agents ?
L’enfant — Pourquoi est-ce ainsi ? Sambo est un homme du Palais et n’entreprend rien qui ne soit ordonné par le Palais. Le peuple d’aujourd’hui est ainsi fait, on lui dit d’arrêter Mr "Thanh" et il arrête Mr "Sambo".
La Mère — (La Mère s’exclame en sursautant) ces espèces de roturiers, on ne devrait pas les laisser s’instruire, parce qu’après, ils rendent public les écarts de conduite de la famille royale. Ces sales roturiers, on n’a qu’à les réprimer pour qu’ils ne puissent plus relever la tête, comme sous le règne de mon grand-père. Qu’on les tue et les exile sans pitié. Ce serait juste [ban som].
L’enfant — La monarchie absolue ne peut se maintenir, parce que dans le monde d’aujourd’hui, la démocratie a beaucoup de force, rien ne peut s’y opposer. Youtévong a implanté cette doctrine aux racines profondes dans le cœur du peuple khmer.
La Mère — (Elle se mit à crier parce qu’elle n’est pas contente d’entendre le nom de Youtévong) Ce sale Youtévong commet des bêtises. Il est de sang royal, mais cela ne lui suffit pas. Il se sert de sa connaissance pour commettre des bassesses. Les connaissances doivent être utilisées pour servir le Roi, pour duper le peuple et le dominer. Ce Youtévong est n’est qu’un vil canard ("canard" en khmer, est signe de bassesse).
L’enfant — Youtévong est un prince intelligent, il sait faire respecter le Roi. Dans tous les royaumes, le Roi n’a plus de pouvoir, et l’Assemblée Nationale et le gouvernement du Peuple décident de toutes les affaires. Si le Roi prend le pouvoir, le Roi et le peuple deviennent des ennemis, cela provoque la Révolution [Padévoat, à cet endroit les rédacteurs ont rajouté le mot français "Révolution" entre guillemets] et le Roi est exécuté.
La Mère — Si l’on va trop loin dans la réflexion, cela empêche d’agir. Ces roturiers [a rieh] si on ne les réprime pas c’est le désordre. Ces bouseux [a neak srae], ces maudits esclaves héréditaires [a neak ngear], tous ces serviteurs, il faudrait les mettre aux fers avec des cadenas. Voilà ce qu’ils méritent.
L’enfant — Ne réagis pas si violemment. Laissons passer encore un peu de temps.
La Mère — Toi, Attends! Dans deux jours, le gouvernement démocrate va interroger "Sambo". A ce moment-là, se dévoileront les secrets du lancement de la grenade sur "Iev Koeus", de mes relations avec "Sambo", du poivre et du casino. Tout sera dévoilé et je crains les roturiers.
L’enfant — La Constitution est la mère des lois et vaut pour tout le monde.
La Mère — Il n’y a pas de loi avec ces roturiers. Tout se décide au canon. Il n’y a que les Français pour ériger le Roi au Trône. Les colonialistes sont amis avec la Monarchie...
L’enfant — C’est vrai. Les Français ne veulent pas donner l’indépendance comme l’aspire le peuple. Monsieur Auriol m’a forcé à faire la guerre à Mr "Thanh". Monsieur Letourneau a promis de donner des soldats et des fusils pour détruire la vie du peuple.
La Mère — La couronne royale devrait être à "Monireth" et la France la donne à Sihanouk. Tu vois, la France est généreuse en aidant le Roi. On ne doit pas attendre longtemps pour libérer "Sambo" et virer le gouvernement démocrate.
L’enfant — Les troubles règnent dans tout le pays et si cela continue, la famille royale va disparaître du Cambodge.
La Mère — Maman a tout préparé à l’avance. La famille royale consent à aider le Roi. Les Français envoient leurs troupes de Saïgon. Certains chefs démocrates ont trahi leur propre doctrine comme ce "Chef Agent secret". L’argent et le rang sont des potions qui empoisonnent les sujets qui se mettent au service de la monarchie.
L’enfant — (Grand Soupir) Tout est mort, tout est en morceaux.
La Mère — (D’un ton violent) Il faut prendre des chemins détournés. Il faut marcher sur la route de mon grand-père le Roi. Couronne royale ! Couronne royale ! Le Roi ! (le secrétaire entre). Ô mon Roi, le secrétaire est arrivé. A qui donnez-vous des ordres ? Dites au gouvernement Kanthoul, à l’Assemblée Nationale, au peuple, et aux étudiants, que le Roi reprend le pouvoir parce que le peuple ne sait pas travailler.
L’enfant — (las et poussant un grand soupir). Des troubles ont eu lieu. Cela ne pourra se réaliser. A force de mentir, on en vient à se tromper soi-même. Faites comme il vous semblera ma mère.
"Le clown de théâtre".

Document 10. « Les Khmers Libres [Prachea Issarak Khmaer Serei], (riposte et réponse) ». Tract rebelle ramassé le 10 octobre 1955.

Nous avons reçu et possédons des tracts non datés, non signés à la manière dont se montre le pangolin. Quant aux mots publiés, qui flattent le public, ils n’ont ni principe ni preuve, et ne peuvent être que des mots des fantoches des Américains, lancés en l’air.
1. Accusant notre Président d’être un bandit, d’être un traître à la Nation, à la Religion, et au Roi. Traître en quoi ? Répondez !
2. Accusant d’avoir volé l’argent de la loterie.
3. Accusant d’avoir volé les biens dans les pagodes. Nous demandons aux fantoches des Américains de répondre, eux qui emploient des mots aussi cruels.
1. Notre Président vend-il la loterie, détient-il l’argent du trésor, oui ou non ?
2. Dans quel endroit avons-nous volé les armes gouvernementales ? Pourquoi les autorités sont-elles aussi idiotes, pour laisser voler les armes si facilement, et pour en parler sans honte ? dépêchez-vous de déballer toutes vos accusations ! Porter des accusations à propos du Capitaine Seap [chef Issarak] qui a tiré sur les Français à Phnom Penh, soulevé les soldats Khmers servant les Français pour qu’ils apprennent à aimer la Nation, la Religion et le Roi ! Accuser le Capitaine Seap qui a transporté soldats et armes à Sa Majesté à Siem Reap et à Battambang de trahison vis-à-vis de la Nation, de la Religion et du Roi ! Faut-il forcer les Khmers d’être des valais [chiens en fuite] des Français, des Américains, d’être les chiens de garde des maisons chinoises près de la porcherie, pour être traités de patriotes ? Faut-il considérer les Khmers comme des ennemis et considérer les Américains et les Français comme ses propres parents ?
Il ne faut pas trop exagérer, vous risqueriez de subir les effets du boomerang ! Il faut amener les Khmers à ne servir aucun étranger, à ne vendre le pays. Notre groupe préfère mourir plutôt que de laisser périr la Nation. Nous préférons mourir dan la jungle plutôt que de vendre le pays aux étrangers, de tuer d’autres Khmers. Aujourd’hui, nous avons très peur ! Il est presque impossible de trouver des gens qui veulent porter des armes, car, presque chaque jour, beaucoup de policiers et de soldats, ne voulant plus servir les Américains, se sont ralliés avec leurs armes à notre Comité. Ainsi, vous, qui êtes des valets des Américains, ne criez pas trop fort ! Laissez-nous vous expliquer un peu, ne vous emballez pas trop vite ! A vous entendre dans le noir, on dirait des Khmers, mais à vous voir on dirait des Américains hormis les yeux. Vous êtes des Khmers transformés.
Ne vous emportez pas ! Laissez-nous vous dire que tout est Américain, depuis le chapeau, les vêtements, jusqu’au fusil ! Le métissage se fait si vite ! (La politique a la couleur des feuilles de palme [couleur treillis], et sa forme est blanchâtre comme le sucre de palme)
Mon dieu ! Votre cœur ressemble tellement à celui du coq ! Rien que pour voir des tracts répandus dans la forêt, s’emporter de façon aussi déplacée ! Vous devez certainement être atteints au point sensible pour proférer des injures comme des canards [marque la bassesse] et des dogues. Vous utilisez le vocabulaire de la pagode. N’épousez pas les idées des poules ! On vous paint le visage et vous vous mettez à vous vous chamailler ! Avec nous, rien de tel ne se produit. Nous avons beau être des canards ! Si nous forçons les Khmers à entrer dans la cage en fer des Américains, vous pourrez alors nous accuser d’être des traîtres. Ne vous mettez pas en colère, nous voulons simplement vous répondre un peu ! N’allez pas jusqu’à utiliser les bombes atomiques pour frapper le Cambodge et en faire un territoire américain !
Ainsi je tiens à vous supplier de ne pas vous emporter. La vie du petit peuple, la perte de centaines d’hectares de rizières portent l’empreinte des pas américains.
Vive la réponse souriante !

Document 11. « Une leçon aux calomniateurs », Texte de l’A.E.K du 21 décembre 1952.
Destiné à S.A.R. Ministre de l’Educanale et aux journaux La Dépêche Franco-Khmère, Liberté, Cambodge depuis Paris[20].

Discréditer les étudiants, réprimer les élèves, fermer les établissements scolaires, tels sont les procédés traditionnels auxquels recourt habituellement un gouvernement de traites à la solde des colonialistes lorsqu’il se trouve impuissant à étouffer les aspirateurs du peuple. A l’égard des élèves du Cambodge, cette politique trouve son illustration dans les récents événements qui avaient pour théâtre le Collège Technique, l’Ecole Normale, le Lycée Sisowath, le collège des Jeunes Filles et d’autres grands établissements des provinces. A l’égard des étudiants qui poursuivent leurs études loin de la patrie, on utilise la presse, la presse gouvernementale et la presse colonialiste bien entendu qui s’entendent comme "larrons en foire". C’est ainsi qu’à la fin de Novembre 1952, par un article subversif paru dans "Kampuchea" et dans la "Dépêche Franco-Khmère" sous le titre "nos bons étudiants" on dirige contre nous un procédé de calomnie des plus monstrueux. Nous regrettons seulement que l’auteur de cet article n’ait pas assez de courage de le signer. C’est là une méthode malhonnête qui consiste à se cacher honteusement derrière l’anonymat. Cela se comprend, car quand on sent que ses affirmations ne sont fondées ni en fait, ni en droit; et qu’elles sont en butte à des répliques, alors on préfère ne pas se déclarer auteur de sa propre oeuvre. Mais ce qui est plus ridicule encore c’est que Son Altesse Royale la princesse Peng Pâs Yukanthor, Ministre de l’Education Nationale qui est pourtant bien au courant de l’affaire se lance corps et âme pour se constituer d’office agent de propagande de cette grossière calomnie. C’est ainsi qu’ Elle a demandé au Président de l’A.E.K. (Association des étudiants Khmers) d’en assurer une "large diffusion" auprès des étudiants Khmers à l’étranger. Puisque Son Altesse veut nous réserver le sort de Bellérophon en nous demandant de divulguer une arme destinée à nous nuire, nous ne pouvons que satisfaire à son désir, quitte à nous de rétablir ensuite la vérité et rien que la vérité. Que Votre volonté soit faite, Altesse.
Voici le fameux article de presse que nous reproduisons intégralement :

"Nos bons étudiants
Calomniez ! ... il en restera toujours quelque chose : voilà, aujourd’hui, la devise que se sont appropriée les étudiants de l’AEK qui poursuivent leurs études en France. Sous ce honteux pavillon, ces jeunes espoirs de la Nation disent et écrivent à leurs bons amis restés au Cambodge que le Gouvernement royal a réduit le taux de leur bourse, les réduisant en même temps à la famine, aux habits de clochards, à toutes les privations ce qui naturellement, ne peut être que néfaste à la poursuite des brillantes études qu’ils ont entreprises...
Ces jeunes messieurs ne manquent pas d’aplomb, pour ne pas dire plus. Que le public sache donc – et que nos Lycéens et Normaliens s’en assurent – que le Gouvernement a maintenu à son taux antérieur les allocations – toutes les allocations dont jusqu’ici bénéficient les Etudiants Khmers en France. Ceux-ci touchaient mensuellement 28.000 Frs en 1951-52 – ils continuent à toucher 28.000 Frs pour l’année 1952-1953.
Si le montant de cette bourse paraît insuffisant à certains, nous en savons la cause et que cette dernière n’a rien à voir avec leurs besoins réels – 28.000 frs par mois pour des étudiants qui étudient permettent à ceux qui en bénéficient de se nourri convenablement comme de travailler dans les conditions normales, sans parler des frais d’inscription, d’argent de poche et trousseau à la charge de l’Office des Etudiants Cambodgiens. Sans doute cette somme ne permet-elle pas de courir les boîtes de nuit, les dancings et autres lieux de plaisirs extra-universitaires. Mais pense-t-on que nous avons envoyé des jeunes en France uniquement pour qu’ils s’y amusent et prolongent à loisir des études qui reviennent fort cher au contribuable cambodgien ? Non! non et non !
Nos étudiants sont des privilégiés. Ils le savent et ils devraient, en contre-partie, au moins nous donner la satisfaction de les savoir poursuivre avec fruit des études sérieuses et cela n’est pas.
Preuve de leur situation boursière privilégiée : le Viet-Nam octroie à ses étudiants 17.000 Frs par mois – la France 17.000 Frs aussi. Seul le Laos est aussi généreux que le Cambodge. Il donne seulement 25.000 Frs à chaque étudiant laotien.
Preuve du peu d’ardeur au travail de nos boursiers : les résultats très médiocres obtenus par la majorité d’entre eux qui mettent 5, 6 ans pour obtenir une licence ou revenir au Cambodge sans titre valable.
Que les parents, les amis des étudiants se rassurent : ceux-ci ne sont ni abandonnés, ni brimés et beaucoup pourraient envier leur sort. Ceux qui vont répétant que les étudiants ont faim mentent et mentent effrontément les Etudiants qui le prétendent.
Nous donnons à tous ce que notre pays contient de gens censés et raisonnables de faire le sort qui convient à la propagande mensongère. Que les étudiants et leurs Mentors camouflés sachent bien que le Gouvernement Royal ne se laissera pas impressionner par les fauteurs de désordre. Il a décidé de mettre ceux-ci à la raison – et il en a les moyens.
A bon entendeur demi-mot suffit..."

A lire cet article, on croirait que les étudiants khmers étaient des calomniateurs, qu’ils étaient les plus favorisés parmi les étudiants étrangers en France, qu’ils réclamaient davantage d’argent pour fréquenter les boîtes de nuit, que la majorité d’entre eux étaient médiocres, qu’ils agissaient suivant les directives des Mentors et des agitateurs de l’ordre public : en un mot – et pour résumer la pensée de M. X..., auteur de l’article en question – les étudiants khmers seraient des fainéants.
Que ceux qui sont animés par le désir de justice et d’équité, et qui a priori ne nous prennent pas en aversion, nous jugent impartialement en se basant sur les faits suivants que nous reproduisons avec une rigoureuse exactitude. Ces faits, les voici :

Le Gouvernement a "rétabli" et non pas "maintenu" l’ancien taux de bourse
A la suite des revendications formulées par les Etudiants Khmers le Gouvernement Huy-Kanthoul leur avait accordé pour l’année scolaire 1951-1952 une allocation mensuelle de 28.000 Frs. Avant le commencement de la nouvelle année scolaire, c’est-à-dire dans le courant de Septembre, l’Office des Etudiants Cambodgiens (O.E.C.), aux mains du Gouvernement Royal issu du fameux coup d’Etat "légal" du 15 juin 1952 avait fait parvenir à la plupart des boursiers une attestation de bourse dont le montant fut réduit à 25.000 Frs, au lieu d’être maintenu à l’ancien taux (28.000 Frs). Son Altesse Royale la Présidente de l’O.E.C. n’avait donné aucun motif de cette réduction. Très maligne, elle n’a fait mentionner nulle part le mot "réduction". D’autre part Elle a pris des mesures arbitraires à l’encontre de trois étudiants boursiers en réduisant de moitié le montant de leur bourse ; enfin 16 étudiants ont été arbitrairement privés de leur bourse. Ces mesures ont été effectivement appliquées durant le mois d’Octobre.
En présence de cet état de chose, nous avons naturellement réagi :
-- protestation contre les mesures de réduction générale de 3.000 Frs (lettre n°277/ A.E.K. du 29 septembre 1952 envoyée à l’OEC et à Sa Majesté le Roi par l’intermédiaire de son Excellence Penn-Nouth, Conseiller privé du roi, chargé de mener une enquête policière auprès des Etudiants Khmers en France)
-- protestation contre les mesures de réduction visant individuellement les 3 étudiants (lettre individuelle adressée à l’OEC)
-- protestation en faveur des 16 étudiants arbitrairement privés de la totalité de leur bourse (lettre n°284/ A.E.K. du 19 Novembre 1952 à l’OEC).
Ce n’est qu’à la suite de ces protestations que ces mesures scélérates ont été retirées.
comme on le voit, le Gouvernement avait réduit à 25.000 Frs le taux de bourse qui était primitivement de 28.000 Frs. C’est ce que n’a fait ressortir M. X... qui avait pris une précaution : "le Gouvernement, écrit-il, a maintenu à son taux antérieur les allocations, toutes les allocations dont ont jusqu’ici bénéficié les étudiants Khmers en France". Or l’expression "a maintenu" incite à croire que le Gouvernement n’a pas du tout réduit le taux de la bourse, alors qu’en réalité cette réduction a eu lieu effectivement pour le mois d’Octobre 1952, tout au moins. Le Gouvernement a ensuite rétabli l’ancien taux, cette mesure de rétablissement étant naturellement rétroactive. Il y a là une équivoque volontairement créée par l’auteur. Nous ne pensons pas qu’un esprit si subtile ignore le terme exact qu’il faut employer et qui est en l’occurrence le verbe "rétablir". M. X... a voulu sciemment créer une équivoque au détriment des étudiants.

Nous ne sommes pas plus favorisés que les autres étudiants étrangers en France.
On prétend que nous sommes les plus favorisés parmi les étudiants étrangers en France parce nous touchons 28.000 frs par mois. Mais on oublie, et pour cause, que d’autres étudiants étrangers touchent mensuellement entre 30.000 et 50.000 frs; tel est le cas des étudiants des U.S.A., du Canada, de l’Amérique latine, des Proches et Moyens Orients, etc.......etc....... .Si nous avions exigé que le Gouvernement porte à 30.000 frs le taux de notre bourse, c’est que cette somme constitue le minimum vital au-dessous duquel il est impossible de vivre convenablement en France. – Le minimum vital calculé par la Confédération Générale du Travail (C.G.T.), selon la méthode du Conseil Supérieur de la Fonction Publique, s’élève à 30.946 frs par mois. D’ailleurs le Haut commissaire Royal en France lui-même est obligé de reconnaître que le minimum vital est bien de 30.000 frs par mois et a promis en présence de plusieurs d’entre-nous qu’il ferait le nécessaire pour que l’O.E.C. nous accorde ce minimum vital.
C’est donc à dessein que M. X... compare notre cas à celui des étudiants vietnamiens, laotiens et français. Mais il feint d’ignorer que tous reconnaissent que le strict minimum vital à Paris est de 30.000 frs.
S’il est vrai que les étudiants vietnamiens touchent une bourse de 17.000 frs par mois, il n’en est pas moins certain qu’ils reçoivent d’autres secours substantiels, car la seule somme de 17.000 frs s’avère nettement insuffisante pour permettre une vie décente.
Quand aux camarades laotiens bien que le montant de leurs allocations mensuelles soit de 25.000 frs; ils bénéficient par contre d’autres avantages que M. X... a omis (volontairement) de citer dans son article : 30.000 frs de frais de trousseau tous les deux ans, 17.000 frs de subventions pour les vacances d’été.
Enfin, en ce qui concerne les étudiants français, si certains d’entre eux peuvent subsister avec une allocation mensuelle de 17.000 frs, c’est parce qu’ils sont chez eux dans leur pays. Ils peuvent trouver des chambres à 3 ou 4.000 frs y compris le chauffage; la plupart d’entre eux habitent chez leurs parents et bénéficient par conséquent de la loi du nombre ; s’ils appartiennent à une famille nombreuse, ils bénéficieront d’une réduction de 50 % de frais de transport etc... pareils avantages ne se rencontrent pas chez les étudiants khmers.
Un mot sur "l’argent de poche" que l’auteur, par mauvaise foi sans doute, a mentionné dans le but d’induire l’électeur en erreur. Il ne constitue pas du tout un avantage particulier à côté de notre bourse de 28.000 frs. C’est plutôt une somme de 8.000 frs remise aux boursiers hospitalisés à qui l’on a enlevé la totalité de leur bourse durant la période d’hospitalisation.
Il est évident que nous ne sommes pas les plus favorisés parmi les étudiants étrangers en France; et si M. X... était sincère il reconnaîtrait que notre situation n’est pas plus enviable que celle des autres.

Qui fréquente les boîtes de nuit ?
L’auteur de l’article affirme que si nous réclamons plus d’argent c’est pour "fréquenter les boîtes de nuit, les dancings et d’autres lieux de plaisirs extra-universitaires". Or, déjà avec 28.000 frs nous pouvons à peine mener une vie convenable à Paris, comment pourrions-nous nous permettre ces plaisirs princiers ? Mais à ce que nous sachions, ce sont plutôt nos "hautes personnalités cambodgiennes en mission en France" qui sont les habitués de ces lieux de débauche.
En avançant pareille affirmation, M. X... est-il de mauvaise foi ? Nous n’osons pas le croire. N’a-t-il jamais été à Paris ? Dans l’affirmative et s’il veut se faire une idée d’une soirée dans les boîtes de nuit, il pourra s’adresser à SON EXCELLENCE Huy-Mong qui venait de quitter la capitale française. S.E. a vu beaucoup de "belles choses" dont "Montmartre la nuit"..... et aussi "Montmartre à minuit", bien sûr (Lire les déclarations de ladite excellence insérées dans le Dépêche Franco-Khmère n°8 du 29/11/52 ).

Les prétendus "résultats très médiocres".
"Preuve du peu d’ardeur au travail de nos boursiers, écrit M. X... : les résultats médiocres obtenus par la majorité d’entre eux qui mettent 5, 6 ans pour obtenir une licence ou revenir au Cambodge sans titre valable".
A notre grand étonnement l’auteur de "Nos bons étudiants" n’a rien prouvé. Il se contentait d’affirmer en disant que la majorité d’entre nous ont obtenu des résultats très médiocres... Affirmation sans preuve, donc affirmation gratuite, par conséquent sans valeur. Certes, quelques-uns d’entre nous ( et non pas la majorité ) ont eu des défaillances, mais celles-ci s’expliquent par d’autres facteurs que par le manque de bonne volonté de leur part :
1° Mauvaise organisation de base de l’enseignement au Cambodge, instituée par les colonialistes et entretenue par le Gouvernement Royal dans le but d’asservir la Jeunesse et le Peuple.
2° Difficultés dans l’étude de la langue française.
3° Dépaysement, changement de climat et de mode de vie.
4° Graves événements politiques du Cambodge créés et entretenus par les colonialistes, affectant la majorité de nos camarades.
5° Embêtements et ennuis causés par des décisions arbitraires et capricieuses de l’O.E.C. (suppression de bourse, changement de Facultés imposé par l’O.E.C. etc...)
6° Sous-alimentation due à une bourse insuffisante (20% d’étudiants khmers hospitalisés au cours de l’année scolaire 1951-1952).
Toutes ces circonstances atténuantes qui pourraient jouer en notre faveur, M. X... les écarte systématiquement ou oublie (à dessein) de les prendre en considération ; et cela dans le but de nous nuire.

Nous n’avons et ne connaissons pas de Mentors.
Notre auteur pense-t-il que nous sommes des gamins quand il parle de Mentors, des guides qui nous auraient prodigué conseils et recommandations ? Qu’il n’oublie pas que nous sommes assez raisonnables pour savoir ce que nous faisons et ce que nous voulons faire. S’il existe des conseillers et des Mentors, c’est plutôt du côté de nos dirigeants insuffisamment éclairés. Personne n’ignore "ces Eminences grises" que les colonialistes imposent à leurs serviteurs incapables, ces "?agos" qui sèment la haine et la discorde dans notre pays, qui excitent nos compatriotes à s’entre-tuer, qui soutiennent les traîtres et éliminent les patriotes, en un mot qui animent les foyers de guerre en Asie.
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Après ce bref exposé nous espérons que tout lecteur honnête serait en mesure de donner son opinion sur l’esprit pervers de M. X... En menant une campagne de calomnie contre les étudiants khmers en France, ce dernier ou ses managers visent un but défini qui rentre dans la politique générale colonialiste, laquelle est reprise cyniquement par un fantoche qui se dit être le père du Peuple Cambodgien. Ouvrons une parenthèse et disons quelques mots de cette politique générale colonialiste dont les bases essentielles ont été définies par l’un des grands théoriciens de l’expansion coloniale française, Jules Ferry, dans son discours du 28 juillet 1885:
- en matière d’économie : "Les colonies sont pour les pays riches un placement des capitaux des plus avantageux... La formation d’une colonie, c’est la création d’un débouché"
- en matière de stratégie : "Une marine comme la nôtre ne peut se passer, sur la surface des mers, d’abris solides, de centres de ravitaillement .... C’est pour cela qu’il nous fallait la Birmanie, la Cochinchine, Madagascar."
Quant à la justification de cette politique, la voici telle qu’elle a été donnée par Jules Ferry lui-même : "Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures."
Cette conception maintes fois proclamée comme périmée, n’en demeure pas moins en vigueur quoique nuancée. C’est ainsi que – et pour ne pas s’en tenir qu’au Cambodge – l’esprit de maintien de domination des colonialistes se concrétise par l’installation de bases militaires partout dans notre pays, et des projets d’aménagements du port fluvial de Phnom-Penh en "port maritime" servant de centres de ravitaillement des b-29 à Pochentong (Lire les articles du général Chassin et de M. Jacques de la Ferrière dans le revue Indochine Sud-Est-Asiatique n°2 de janvier 1952).
Très récemment encore, M. Daladier, lors du débat sur l’Indochine, débat provoqué par les graves événements militaires au Nord-Vietnam, a préconisé le rassemblement des forces françaises sur le Cambodge. Ecoutons M. Daladier : "... De toute façon il nous faut renoncer à tenir les régions où nous serions incapables de supporter le choc d’une armée chinoise et rassembler nos forces dispersées sur les seules régions utiles, de façon à tenir Haiphong, Hong Kay, Dong-Trieu, Tourane, le Sud-Vietnam, la Cochinchine et le Cambodge, ..." (Lire Le Monde du 21-22 décembre 1952)
Ces projets d’installations terrestres, maritimes et aériennes montrent clairement que notre "Indépendance" est un mot vide de sens, que les colonialistes maintiennent leur domination sur le Peuple cambodgien, qu’ils font de notre pays une base de départ d’une agression éventuelle contre les pays pacifiques tels que la Chine populaire et l’U.R.S.S., entraînant ainsi notre Peuple dans une guerre contre ses propres intérêts. Fermons notre parenthèse et quittons cette matière de politique générale pour aborder les problèmes qui nous intéressent directement : politique d’obscurantisme et politique de division.

Politique d’obscurantisme.
Un des moyens les plus sûrs, couramment employés par les colonialistes pour maintenir leur domination sur les colonies c’est de retarder l’évolution des peuples "protégés" notamment dans le domaine intellectuel.
Au Cambodge, on se souvient qu’en 1936 le Gouvernement du Protectorat a essayé, sans résultat d’ailleurs, de contraindre les lycéens à payer l’impôt personnel; que depuis près d’un siècle il n’y a qu’un seul lycée pour tout le pays dont la population dépasse 4 millions d’habitants. Et encore cet unique lycée n’admet-il dans son sein, après sévères criblages, que des élèves ayant satisfait au concours établi dans l’esprit de barrer la route aux jeunes épris d’instruction et non dans la bonne intention de les encourager dans cette voie. Ainsi, sur un millier de certifiés se présentant au concours d’entrée au Lycée Sisowath en 1940, 120 seulement ont pu bénéficier du régime d’internat. Les autres, pour la plupart nécessiteux et sans famille dans la capitale, furent abandonnés à leur sort. D’autre part, au lycée, les élèves furent soumis aux régimes d’études sans perspective, conçus dans le seul but de les abrutir. Plusieurs durent abandonner leurs études ; ceux qui ont eu la chance de terminer le cycle complémentaire, ils faisaient l’objet d’une "attention" toute particulière de la Résidence Supérieure : la veille de l’examen de DEPCI (correspondant au brevet élémentaire en France), de hautes personnalités françaises sont venues spécialement faire miroiter à leurs yeux "l’avenir radieux" réservé aux lauréats de l’Ecole d’Administration Cambodgienne, les détournant ainsi de leur désir de pousser plus loin leurs études. Personne ne s’étonne dès lors que le nombre des étudiants cambodgiens en France à ce moment là pouvait se compter sur les doigts d’un manchot...
Actuellement, le Gouvernement Royal, en collaboration étroite avec les colonialistes français reprennent la même politique tout en lui donnant un semblant de libéralisme. Les faits qui les prouvent ne manquent pas. Nous n’en relatons ici que les plus révoltants.
- Aussitôt après la prise du pouvoir, le Gouvernement royal a pris à l’encontre de la jeunesse studieuse des mesures criminelles en empêchant les élèves âgés de plus de 12 ans de se présenter aux concours d’entrée aux lycée et collèges – Mais cette tentative a connu un échec grâce à la pression de l’opinion publique cambodgienne .-
- Cet insuccès ne fait pas reculer le gouvernement. Ce dernier, par une autre mesure non moins insultante que la précédente, a réduit purement et simplement le nombre de classes en refusant de pourvoir de personnel enseignant les collèges et les nombreuses écoles déjà construits par le peuple.
- Parallèlement à ces mesures – et toujours dans le même but de détruire la Jeunesse – le Gouvernement Royal se livre à une véritable chasse aux "mauvais esprits" parmi les lycéens, collégiens et normaliens. Il pousse ainsi son ignominie jusqu’à procéder à des enquêtes sur le passé des élèves et sur leur famille les contraignant de cette façon à jurer "fidélité" à la cause du roi. Cette exigence contraire à l’esprit démocratique sert de motifs pour expulser de l’école ou de l’internat bon nombre des meilleurs élèves.
- Tandis qu’il réduit le nombre d’étudiants à l’étranger, le Gouvernement royal interdit aux normaliens de poursuivre leurs études dans le cycle secondaire et impose aux élèves du Collège Technique un personnel de direction corrompu. ce faisant, il vise à monter des provocations monstrueuses destinées à se donner l’occasion de frapper à mort ces jeunes éléments avant-garde de la Nation. Mais à ces provocations barbares les jeunes ont répondu par une action de masse : grève générale qui dure encore actuellement pour protester contre ces mesures scélérates. – Remarquons en passant la parfaite unité d’action entre jeunes gens et jeunes filles des grands établissements scolaires dans leur lutte revendicative.-
- A l’encontre des étudiants khmers en France, tout a été mis en œuvre pour entraver leurs études : réduction du taux de leur bourse, suppression de la totalité de celle-ci à l’égard de certains d’entre eux, etc...
Bien plus encore, le gouvernement travaille à dissoudre l’A.E.K. Et pour ce faire, il a tenté de faire disperser ses membres; puis il la discrédite auprès de l’opinion publique. Cela se comprend parce qu’il sait que cette association jouit d’une très grande popularité auprès du peuple cambodgien.
- Un autre aspect de cette politique d’obscurantisme n’est pas à négliger; car agissant directement, elle risquerait d’échapper à la vigilance de nos compatriotes. En effet il faut voir quel accueil nos gouvernants réservent à ce flot de presse de cœur et d’aventure. Ces revues de corruption qui s’appellent "Rêves", "Nous deux", "Intimité", etc...etc..., cette pléiade de périodiques aussi indigestes que les "Digest" eux-mêmes, ces romans à essence métaphysique, ces films malsains de gangsters. Par contre ils s’emploient à interdire l’entrée de (la) presse de progrès. A l’heure où la culture nationale est envoie d’extinction, le ministère de l’éducation dite nationale boycotte délibérément l’enseignement : fermeture des écoles, torture et emprisonnement des élèves, ouverture des cours de propagande destinés à soutenir la Royauté agonisante et à empoisonner la Jeunesse et le Peuple par les mensonges les plus grossiers.

Politique de Division
Grande désillusion pour le Gouvernement Royal qui attend de la Jeunesse fidélité et soutien ! Aussi la nouvelle tactique consiste-t-elle à diviser et détruire cette Jeunesse "récalcitrante" :
- en provoquant des dissensions au sein même de celle-ci;
- en la détachant de la masse.
Au Cambodge la politique "royalo-colonialiste" ( nous nous excusons cette expression nouvelle, mais elle dit ce qu’elle dit) consiste à former des clans d’élèves basés sur la distinction d’école, de diplômes, de privilèges professionnels etc..., etc... Elle entretient ainsi entre ces divers clans un perpétuel antagonisme susceptible d’exploser aux moindres provocations savamment orchestrées.
En France, le Gouvernement Royal entreprend d’acheter la conscience de certains étudiants pour en faire des mouchards.
Mais cela ne suffit pas. Il faut encore priver les étudiants de tout soutien moral et matériel de la part du peuple. Par la voie de la presse, une campagne de calomnie – l’article de M. X.. en est une preuve – est menée systématique ment contre eux. Par le moyen de la censure, les bulletins et revues de l’A.E.K., instruments d’expression de l’opinion des étudiants khmers, ont été saisis ou pratiquement interdits dans le territoire du Cambodge (saisie des bulletins n°13 de l’A.E.K. par M. Huy-Mong, motifs pris de ce qu’ils ont un "caractère nettement anti-français". M. Huy-Mong se montre par là plus français que les Français eux-mêmes).

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A présent nous sommes en mesure de dire vers où mène la politique du Gouvernement Royal. Celle-ci est claire : elle va plonger de nouveau le Peuple Cambodgien dans la féodalité, barrant ainsi le chemin au Socialisme en voie de réalisation dans presque tous les pays du monde. C’est pour éviter cette vision funeste d’une société féodale avec des classes sociales différentes, des seigneurs et des esclaves, que nous entendons lutter de toutes nos forces.
Cette politique rétrograde, cette politique d’obscurantisme et de division, nous la condamnons parce qu’elle est, à notre avis, une forme camouflée de la politique de trahison et d’asservissement. Politique de trahison parce que le Gouvernement Royal à la solde des colonialistes français est en train de livrer à ses derniers le Peuple Cambodgien qui aspire à sa liberté et à son indépendance. Politique d’asservissement parce que ledit Gouvernement, en étouffant la volonté de s’instruire de la Jeunesse Khmère et en faisant renaître une société féodale, s’apprête à tout faire pour détruire le mouvement de libération nationale menée par le Peuple et la Jeunesse. Il est facile dès lors de comprendre pourquoi les "royalo-colonialistes" s’acharnent avec rage contre nous. C’est parce que nous refusons de marcher avec des politiciens corrompus qui foulent aux pieds les principes fondamentaux de la démocratie ; c’est parce que nous ne voulons pas nous laisser mener par le nez comme des bœufs, qu’on travaille à nous discréditer en menant contre nous d’odieuses propagandes mensongères. Quoi qu’il en soit – et malgré les calomnies dont nous avions été victimes – notre foi dans l’avenir demeure inébranlable. Que nos gouvernants sans vergogne sachent bien que nous sommes décidés à aller jusqu’au bout dans cette lutte qui mène à l’Indépendance Nationale, condition sine qua non de la Paix, à laquelle aspire le Peuple Khmer. Nous espérons que nos parents, compatriotes, amis et lecteurs ne se laissent pas tromper par les propagandes subversives et réactionnaires menées par des dirigeants sans scrupule qui mentent comme ils respirent, des traîtres à leur Patrie qui ont pris pour devise : "ceinture dorée vaut mieux que bonne renommée". Nous sommes persuadés que les gens sensés pensent comme nous qu’un Gouvernement corrompu pareil à un château de cartes ou à une maison construite avec du bois pourri ne durera pas longtemps. Il s’écroulera un jour. Prenons donc garde qu’en s’écroulant, il ne nous ensevelisse dans ses ruines.


[1] Staline citant l’Etat et la Révolution de Lénine dans Des principes du léninisme, chap. « la dictature du prolétariat ».
[2] Synthèse des confessions de Koy Thuon alias Khuon alias Thuch, par Steve Heder.
[3] Summary of World Broadcasts, BBC, 30 septembre 1977.
[4] Daniel Roche, La violence vue d’en bas, in Les Annales, janvier-février 1989, p.62.
[5] Liste des membres du Haut-Commandement armé, du Comité Central du FUNK, et des ministres du GRUNK : Malcolm Caldwell & Lek Hor Tan, Cambodia in the Southeast Asian War, Monthly Review Press, NY & London, 1973, pp.384-385.
[6] Libération, 18 avril 1975.
[7] Charles Meyer, Derrière le sourire khmer, Plon, 1971, p.387.
[8] Avant de se reporter aux archives françaises, lire Thomas Engelbert, « Les difficultés des communistes vietnamiens pour créer un mouvement révolutionnaire au Cambodge (1945-1954) », in Du conflit d’Indochine aux conflits indochinois, sous la direction de Pierre Brocheux, Complexe, 2000, pp.121-128. La traduction « maître » est dans Joseph Guesdon, Dictionnaire cambodgien français, Plon-Nourrit & Cie, fascicule premier, 1914, p.52 (même orthographe du mot que sur des tracts distribués en 1952 et 1955). Marie-Alexandrine Martin a noté que le pâli issara signifie « le maître, celui qui a le pouvoir » et Alain Daniel que dans le dictionnaire khmer officiel issarak est rendu par « celui qui se promène à sa guise » (Marie-Alexandrine Martin, Le mal cambodgien, histoire d’une société traditionnelle face à ses leaders politiques, 1946-1987, Hachette, 1989, p.286, n.1).
[9] Archives Nationales du Cambodge, Police 1953-1954, confidentiel à l’arrivée.
[10] Nous utilisons la lettre u pour transcrire le son ou, comme dans Duch, ou Sangkum.
[11] Xuan Phuong, Ao Dai, du couvent des Oiseaux à la jungle du Viêt-minh, Plon, 2001, p.165. Synthèse des confessions de Toch Phoeun alias Phin, par Steve Heder. Alain Daniel, Dictionnaire pratique cambodgien-français, pp.367, 422.
[12] C.A.O.M., Indochine, fonds du Haut Commissariat au Cambodge, n°27, Surveillance de la presse cambodgienne (1951-1955).
[13] L’impératif d’ « indépendance-souveraineté » s’inscrit dans la continuité de la lutte anti-colonialiste.
[14] C.A.O.M., Indochine, fonds du Ht Ct au Cambodge, n°26, Surveillance des partis politiques (1950-1954).
[15] C.A.O.M. Indochine, fonds du S.P.C.E. n°107, Note de la direction des S.S.H.C.I. sur l’organisation politique et administrative Vietminh au Cambodge, décembre 1952, annexe IV.
[16] CAOM, Indochine, HCI, SPCE 107, activités Vietminh au Cambodge. Pour une notice plus courte, voir Engelbert, Les difficultés des communistes vietnamiens au Cambodge , p.124.
[17] Une note des renseignements français du 1er juillet 1951 mentionne la création récente d’une « école de formation des cadres d’espionnage » dans le secteur de Phong-My, comptant 32 élèves et camouflée sous l’enseigne « Ecole des Etudes bouddhiques des Issaraks », sous la direction du bonze cambodgien Thach Danh Um. En novembre 1951, « les élèves endosseront l’habit de bonze et tenteront d’obtenir des renseignements pour le V.M. auprès des militaires cambodgiens des postes et blockhaus ». Cf. SHAT, 10 H 3984, mouvements de jeunesse Vietminh. Engelbert (p.143) cite un autre document du 22 octobre 1951 concernant le noyautage des bonzes mentionnant l’existence d’un premier groupe de moines ordonnés en juillet 1951 à Hòn Chong (Ha Tîen) (SHAT 10 H 284).
[18] Chandler, The Tragedy of..., pp.34-35.
[19] Ce dialogue est assez annonciateur de la dissolution de l’assemblée qui s’est déroulée à l’instigation de Kossamak en janvier 1953, suivie de l’arrestation de dix-sept démocrates enfermés huit mois sans procès, cf. Chandler, the Tragedy of Cambodian History, p.66.
[20] Seuls ont été corrigés les errata mentionnés à la fin du texte, les fautes de typographie et la conjugaison.

http://big.chez-alice.fr/khmersrouges/ppkrconclu.html

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